Aujourd'hui, si l'on a en quelque sorte une crise de la démocratie représentative, due à l'impression que les actions des dirigeants ne concordent pas avec l'intérêt général, il serait intéressant de savoir si la représentation telle qu'elle est pratiquée n'y est pas pour quelque chose.
Kelsen, dans son ouvrage La démocratie, sa nature, sa valeur, affirmait : « Est politiquement libre celui qui est assujetti, sans doute, mais seulement à sa propre volonté et non pas à une volonté étrangère. »
Cependant, reste à savoir si la présence de représentants n'entraîne pas inévitablement à terme, la disparition de cet unique assujettissement à une volonté propre.
Bien que les définitions divergent sur le concept démocratie, un certain seuil peut être établi, incluant : le suffrage universel (direct ou indirect), le partage des pouvoirs, le pluralisme politique et la garantie des libertés fondamentales.
[...] La nécessité d'une représentation Tout d'abord, des arguments pratiques sont retenus. Montesquieu en l'occurrence met en avant la complexité des tâches à effectuer pour justifier la présence de représentants qualifiés. Au chapitre VI du livre XI de L'esprit des lois il affirme : Le grand avantage des représentants c'est qu'ils sont capables de discuter les affaires. Le peuple n'y est point du tout propre ; ce qui forme un des grands inconvénients de la démocratie.» Ainsi, selon Montesquieu la majorité du peuple n'a pas les facultés intellectuelles requises pour diriger un pays et donc, légiférer directement. [...]
[...] En définitive, dans une conception idéale de la représentation en démocratie, les représentants ne représentent les citoyens que dans les choses qu'ils ne peuvent pas faire directement eux-mêmes : aujourd'hui ce n'est pas donc pas la représentation qui est remise en cause puisque la démocratie représentative est la forme la plus répandue parmi les démocraties occidentales, mais la manière de représenter. Bibliographie indicative Démocratie participative et communication territoriale : Vers la microreprésentativité par Elizabeth Gardère et Jean-Philippe Gardère (Broché - 19 mars 2008) Revendiquer et s'organiser ! [...]
[...] Or il est censé être le souverain. S'il admet une certaine forme de représentation, c'est à la condition d'instaurer des mandats impératifs puisque pour lui les élus doivent être des commissaires plus que des députés Il explicite d'ailleurs cette notion dans le Contrat Social : le peuple anglais pense être libre, il se trompe fort, il ne l'est que durant l'élection des membres du parlement ; sinon qu'ils sont élus il est esclave, il n'est rien. On observe donc chez Rousseau une crainte d'une substitution de la volonté du peuple au profit de ceux qui auront le pouvoir effectif. [...]
[...] La représentation favorise donc l'intérêt général au détriment des intérêts particuliers, ce qui concorde bien avec la notion de démocratie. Elle permettrait d'ailleurs de limiter les emportements de la foule, d'où la stabilité invoquée par les défendeurs de ce système, tout aussi favorable à l'instauration durable de la démocratie. Notons enfin que l'apprentissage du vote citoyen par les électeurs qui s'est effectué entre la révolution et la IIIe république n'a pas été évident : longtemps, les électeurs ne saisissaient pas leur mission de citoyen et ne faisaient que légitimer les autorités en place. [...]
[...] Ainsi, la démocratie dans son essence même ne semble pas être à l'œuvre. On observe donc en quelque sorte une crise de la représentativité puisque les taux d'abstention sont de plus en plus importants et que les recours aux formes d'expression directe du peuple comme le référendum ou les pétitions sont de plus en plus courants. Notons qu'aux Etats-Unis par exemple (où ces pratiques ne sont pas très usitées) la Californie état important utilise néanmoins le système des Recall B. [...]
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