Exposé présentant de façon détaillée la pensée politique développée durant la Renaissance en Europe.
[...] Refusant toute association avec un ordre supérieur naturel ou divin, il entend identifier, l'« essence du pouvoir, c'est-à-dire les fondements internes qui le font exister comme un ordre immanent. La souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d'une République République étant entendue ici non pas au sens moderne qui l'opposerait au régime monarchique mais au sens classique de Res publica, c'est-à-dire l'Etat. Bodin ne fait pas qu'affirmer l' essentialité de la politique (au sens où la souveraineté est au pouvoir ce que le bois est au navire selon la métaphore de Bodin), il en donne aussi les caractéristiques. [...]
[...] Machiavel sert ainsi de transition entre les conceptions personnalisantes du pouvoir et les théories de la rationalité de l'Etat. Par moment machiavélien selon l'expression de J. G. A Pocok, il faut dès lors moins entendre l'émergence de la modernité que le précurseur de celle-ci. Machiavel, en effet, ne distingue pas nettement l'Etat comme principe, de l'exercice concret du pouvoir par le prince. Il affirme néanmoins pour la première fois l'autonomie totale du politique à partir de laquelle Bodin affirmera la théorie de l'Etat comme puissance souveraine Jean Bodin : l'Etat comme puissance souveraine En 1576 paraissent les Six livres de La République, œuvre de Jean Bodin, un érudit s'appuyant sur une grande culture historique et juridique qui fut également homme de robe et occupa des fonctions législatrices et administratives. [...]
[...] En réalité, l'interrogation de La Boétie touche à l'essence même de la politique en posant la question suivante : pourquoi obéit-on ? On admet en effet généralement comme allant de soi l'existence d'un pouvoir et on omet de se demander d'où vient l'obéissance. L'auteur évoque alors, avant de les réfuter, une à une les explications les plus spontanées. Est-ce la crainte du plus fort que soi ? Il répond que la force d'un seul ne peut être mise en balance avec celle de milliers voire de millions d'autres qui pourraient sans peine renverser le tyran. [...]
[...] Goyard-Fabre, cette notion qu'il emprunte au droit romain. Alors que le mot se diffusera uniquement au XVIème siècle, la notion de souveraineté est pourtant présente dès le XIIème siècle. Avec l'affaiblissement du Saint Empire romain-germanique au début du XIIème siècle, apparaît l'idée que le roi serait, dans les limites de son royaume, le titulaire d'un pouvoir indépendant et supérieur à tous le autres pouvoirs. C'est cet objectif que les légistes royaux vont s'employer à faire triompher en diffusant une sentence appelée à gagner la postérité : le roi est empereur en son royaume déliant ainsi le roi de France en tant que sujet de l'empereur. [...]
[...] Enfin il est impossible de soutenir que l'obéissance aveugle est rationnelle car la raison ne peut s'épanouir qu'au sein de la liberté. Car l'émancipation politique défendue par la Boétie repose, comme le souligne P. Corcuff, sur une anthropologie humaniste défendant le principe d'une commune humanité. Les hommes, dotés d'une égale dignité, gouvernés comme gouvernants, ont à leur disposition une propriété naturelle : la liberté. Mais si la liberté a un fondement naturel, elle n'est pas pour autant inéluctable. Il y a donc, selon lui, servitude volontaire au sens où les gouvernés abandonnent leur liberté naturelle. [...]
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