La religion et la politique ont des aspirations et des vocations communes. Toutes les deux tentent de relier les hommes, de les rassembler autour de projets communs ou de visions du monde communes. Elles peuvent être toutes les deux, dans leur champ, des antidotes à la croissance de l'individualisme. Pourtant si elles ont des objectifs communs, ces deux sphères ne relèvent pas du même pouvoir ; la religion appartient au domaine spirituel, elle régit les rapports entre les hommes et Dieu, tandis que la politique relève du pouvoir temporel, de l'organisation de la société terrestre.
Ces deux sphères distinctes, autrefois imbriquées dans l'organisation des affaires temporelles, se sont progressivement séparées dans le monde occidental où le pouvoir politique n'a cessé d'investir l'espace laissé vacant par la religion. Cette lente séparation qui prend tout son sens au 19e siècle avec la laïcité, est effective de nos jours en France, ou Eglise et Etat sont séparés.
La séparation progressive des sphères politiques et religieuses a abouti à une nette séparation dans le monde contemporain développé. La collusion entre religion et politique est toujours très forte dans une grande partie du monde. C'est pourquoi une pacification des rapports souvent tendus entre les deux pouvoirs doit dès lors être recherchée.
[...] Il faut attendre le 15e siècle avec Machiavel pour qu'une théorie de la séparation entre le politique et la religion se construise (Auctoritas et Potestas). Le 18e siècle amorce la sécularisation moderne. Fait nouveau : la croyance en Dieu et à son autorité ne vont plus de soi, elles sont contestées. Dieu cesse d'être le moteur de l'histoire terrestre, le religieux qui imprégnait le politique de sa présence envahissante s'estompe sous l'influence du rationalisme et des Lumières qui revendiquent la liberté de conscience contre la croyance passive. [...]
[...] Dans la pratique, la politique régit l'ensemble des affaires de la cité et la religion n'a que très peu d'influence sur elle. Cette situation est différente dans les pays où l'islam est prépondérant puisque la politique peut s'inspirer des lois religieuses, voire s'y conformer. Mais si une stricte séparation à l'occidentale apparaît souhaitable, certaines valeurs véhiculées par la religion peuvent apporter un souffle nouveau à la politique qui en manque singulièrement. La religion renferme en effet des valeurs morales dont nos sociétés pourraient avoir besoin dans un monde où l'individu désorienté manque de repères. [...]
[...] Faible portée pour l'instant notamment sur le politique et la raison d'État. 2/certaines valeurs religieuses pourraient guider l'action politique La politique qui est perçue comme froide et cynique est inscrite dans le quotidien, dans la réalité (même si elle a des idéaux). Elle pourrait s'appuyer sur certaines valeurs religieuses comme le respect de l'autre, la fraternité, la mesure. Le politique est décrédibilisé, car il poursuit ses intérêts propres ; la religion peut avoir une vertu moralisatrice, un pouvoir limitateur face aux excès du politique. [...]
[...] Il n'ya pas de religion d'État, pas de politique religieuse. L'État est neutre, mais également tolérant, car aucune religion n'est privilégiée par rapport aux autres. Reconnaissance de la liberté religieuse dès 1789 (article 18 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience, et de religion l'emprise du politique sur le religieux Dans la pratique le véritable pouvoir est politique dans une société hédoniste où le bonheur se trouve sur Terre et non dans l'au-delà. [...]
[...] La collusion entre religion et politique est toujours très forte dans une grande partie du monde. Des relations plus sereines et plus responsables doivent s'établir entre les deux sphères. La collusion entre religion et politique est toujours très forte dans une grande partie du monde La force du religieux L'islam : il existe des pays où la loi religieuse s'applique et notamment l'islam qui émane du Coran. Islam signifie d'ailleurs littéralement soumission à Dieu. La loi islamique, la sharia, est en vigueur dans certains pays du Moyen-Orient. [...]
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