Ayant vécu entre 1905 et 1983, Raymond Aron est un grand penseur français. Agrégé de philosophie mais aussi sociologue, de tendances idéologiques évoluant, il se démarqua toujours par un fort sens critique politique, étant l'un des plus fins connaisseurs de Marx et l'un des plus grands critiques du marxisme. Il nous livre ici un cours énoncé à l'Ecole Nationale d'Administration en 1952, ayant pour thème la démocratie, et étant rapporté en tant que première partie du livre
[...] La démocratie applique- t-elle les idéologies dont elle se réclame ? Aron pointe deux critiques de la démocratie : celle marxiste affirmant que la concurrence ne touche pas à la réalité de la lutte des classes, la rendant illusoire ; et celle machiavélienne affirmant que tout régime est une oligarchie. Laissant la première de côté, il juge la seconde vraie, même en démocratie, il s'agit toujours d'un petit nombre qui gouverne. Mais si tout régime est une oligarchie, il suffit à présent de tâcher de savoir en quelle mesure cette oligarchie qu'est la démocratie est fidèle à ses principes. [...]
[...] La démocratie se corrompt lorsque ces équilibres n'ont pas été trouvés. Dans le premier cas, celui de l'essence même de la compétition pacifique, les situations se résument souvent à l'exagération des principes. Il y a corruption lorsque l'esprit de compromis va trop loin, et que l'on finit par ne rien changer, ou alors qu'on l'applique en face d'hommes qui ne le font pas, en politique étrangère notamment. Ou lorsque le respect de l'individu va trop loin, que l'on cherche à satisfaire chaque intérêt particulier au détriment de l'intérêt général. [...]
[...] Quoiqu'il en soit, nous voilà ici confrontés à une limite potentielle de la thèse de Raymond Aron. A la fin de cette étude, il reste cependant une parfaite certitude : l'apport intellectuel de notre lecture approfondie. Au travers de la compréhension des processus, de la découverte d'une thèse pour nous nouvelle, de l'appréciation d'une analyse particulièrement pertinente, cohérente, bien argumentée et illustrée, souffrant peut-être de répétitions mais rappelons qu'il s'agit du texte rapporté d'un cours oral nous avons pu non seulement apprendre des notions et des analyses intéressantes et très utiles, encore et surtout aujourd'hui, mais aussi exercer notre réflexion sur un thème d'une importance et d'un intérêt primordial. [...]
[...] La logique théorique de la concurrence voudrait que tous les membres de la société participent. Néanmoins, l'histoire des démocraties nous montre que bien souvent, une minorité a pu prendre les règles pour elle et non pour les autres : exemple de la cité grecque ou du suffrage censitaire de la Révolution française. On assiste cependant à une extension progressive de l'admission à la concurrence, comme électeur ou comme éligible ; l'intégration des femmes en étant l'étape finale dans les sociétés occidentales. En quoi consiste l'organisation de la concurrence ? [...]
[...] Augustin Celier TE2 Fiche Introduction à la philosophie politique, partie 1 : démocratie. Ayant vécu entre 1905 et 1983, Raymond Aron est un grand penseur français. Agrégé de philosophie mais aussi sociologue, de tendances idéologiques évoluant, il se démarqua toujours par un fort sens critique politique, étant l'un des plus fins connaisseurs de Marx et l'un des plus grands critiques du marxisme. Il nous livre ici un cours énoncé à l'Ecole Nationale d'Administration en 1952, ayant pour thème la démocratie, et étant rapporté en tant que première partie du livre Introduction à la philosophie politique. [...]
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