Pouvoirs, publicitaires, péril, liberté, individus
Quelle que soit sa forme, la publicité est aujourd'hui incontournable. A la télévision, à la radio, dans la presse écrite mais également dans le métro ou encore sur les gratte-ciels new-yorkais. Cette omniprésence révèle en réalité le pouvoir qu'exercent la publicité et ceux qui la confectionnent sur notre mode de vie. L'équilibre entre la liberté des individus et le pouvoir des publicitaires s'avère ainsi fragilisé.
L'avènement de la société de consommation, qui assimile l'individu au consommateur, a contribué au développement de la publicité. Celle-ci est un instrument efficace de communication à des fins purement commerciales. En effet, l'objectif est avant tout d'accroître la consommation de biens et services dans le but d'accroître simultanément la production, le tout participant au bon fonctionnement de l'économie. La publicité a pris une telle envergure que des professionnels y travaillent au quotidien. Les publicitaires, organisés le plus souvent en agences de publicité, ont pour mission de renouveler en permanence les slogans destinés à attirer les consommateurs vers un produit nouvellement commercialisé. Ces derniers sont happés par la publicité ; ils ne peuvent pas y échapper. Mais, les publicitaires vont même plus loin dans leurs démarches puisqu'ils annihilent partiellement le choix des individus. Non seulement l'individu n'a d'autre choix que de consommer mais, en outre, lorsqu'il décide de consommer il n'est pas libre de choisir le produit car ses choix sont orientés par les publicitaires et l'image de la société qu'ils véhiculent.
Dans notre société postmoderne de consommation, la balance penche en faveur des publicitaires. Ceux-ci ont su devenir incontournables pour le système de production capitaliste mais également pour la société. Les individus encourent alors le risque de voir leur liberté de choix diminuée, voire anéantie, par l'influence qu'exercent sur eux les publicitaires.
[...] L'individu n'a d'autre choix que de voir ce que les publicitaires souhaitent qu'il voit. Ensuite, l'individu est tellement sollicité qu'il finit par être convaincu que sa liberté passe par la consommation des produits qui lui sont présentés. Il s'agit de l'âge III du capitalisme décrit par Gilles Lipovetsky, à savoir l'ère de l'hédonisme, de la recherche du plaisir sans aucune réflexion sur ce qui procure réellement du plaisir et ce qui n'est qu'un besoin créé par les publicitaires. Dans cet âge, ces derniers exercent une pleine influence sur l'individu qui n'est plus identifié que par sa qualité de consommateur. [...]
[...] Ainsi, les publicitaires sont au service du marché et jouent contre le consommateur. Il en résulte une conséquence dangereuse pour la liberté individuelle, car, en œuvrant pour l'industrie au détriment de la société, elle impose un rythme de consommation et des valeurs propres à la consommation de masse. Par exemple, les valeurs traditionnelles que sont la famille ou même le travail sont délaissées au profit du progrès et de la réalisation individuelle par la seule consommation. La publicité étant porteuse de rêve, les publicitaires véhiculent alors le message selon lequel la nouveauté technologique est devenue un élément essentiel à l'individu, sans lequel il ne peut pas vivre. [...]
[...] En ce sens, le pouvoir des publicitaires s'exerce d'abord sur l'économie de marché avant d'atteindre les consommateurs. Les agences de publicité se livrent elles-mêmes à une concurrence car elles sont tenues à une certaine obligation de résultat vis- à-vis de leur client. En effet, si ce dernier n'est pas satisfait de la campagne de publicité, car elle ne lui apporte pas les retombées commerciales attendues, il ne fera plus appel à l'agence de publicité. C'est ainsi que, pour s'assurer la fidélité de leurs clients, les agences de publicité tentent d'influencer au maximum les consommateurs en captant leur attention et en les incitant à acheter. [...]
[...] La publicité est un instrument récent de pouvoir La publicité ayant pour objet, à l'origine, de faire connaître un produit, elle n'avait pas sa place dans des sociétés très peu industrialisées. L'essor de l'industrie et l'avènement du machinisme consécutifs à la révolution industrielle du XIX siècle accroissent la production de masse qui apporte sur le marché des produits de plus en plus nombreux qu'il faut faire connaître aux acheteurs potentiels. La publicité est alors appelée la réclame car il s'agit de proclamer, c'est-à-dire de faire connaître au plus grand nombre et de solliciter les acheteurs. [...]
[...] La réclame est utilisée à bon escient pour faire connaître les produits sans pour autant mener des campagnes agressives. Celles-ci seraient de toute façon inutiles puisque, de toute façon, les produits proposés étant nécessaires au quotidien, les industriels sont sûrs de les vendre. La seconde guerre mondiale marque un tournant. L'âge II du capitalisme se fonde sur le renouveau de l'après-guerre et sur la mondialisation. Néanmoins, les transformations dans le domaine publicitaire ne se font pas sentir immédiatement après la fin de la guerre. [...]
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