La violence caractérisée par un usage immodéré de la force, est souvent assimilé à la nature, comme les virulentes manifestations climatiques (tornades, tsunamis), les animaux sauvages, la bestialité des hommes, ce qui renvoie à leur animalité. Elle s'oppose en ce sens à la politique issue du grec « polis », cité, qui fait référence à la civilisation, à ce qui est policé. Il paraît alors logique de penser que le pouvoir politique est fort éloigné de la violence dans une opposition nature/ culture.
Or, en pratique, depuis les gréco-romains jusqu'à aujourd'hui de nombreux gouvernements violentent leur peuples (tortures, mépris des droits de l'homme), tels les totalitarismes comme Cuba ou la Birmanie. Mais peut-on dire que le pouvoir politique, c'est-à-dire la capacité, la possibilité d'exercer le pouvoir dans l'Etat sert la violence ? Ainsi une guerre décidée par l'Etat est-elle une reproduction de la violence par ce biais là ou bien une création de violence en réaction à des événements ?
Cependant, les notions du pouvoir qui évoque aussi la puissance, la force, et de la violence (force extrême utilisée) sont-elles nécessairement liées par la possibilité et l'usage de cette force ou ne peut-on pas les distinguer ? Dans la mesure où l'on considère que la violence est intrinsèquement liée aux hommes, le pouvoir politique est-il le dépassement de la violence ou son instrument ?
[...] Il s'agit de formes de violence que le pouvoir politique prend en compte par la création de nouvelles lois qui traduisent des rapports de force entre les citoyens. En conclusion on peut dire que le pouvoir politique n'est pas l'instrument de la violence, qu'il n'est pas destiné à la servir et à la propager. Néanmoins il peut en générer parce qu'il n'est pas issu d'un régime de droit, parce qu'il peut être corrompu par la recherche d'intérêts personnels, par ceux qui s'en font le garant ou bien parce qu'il n'y a pas de séparation de pouvoir d'Eglise ou d'Etat. [...]
[...] Ainsi acquérir et conserver le pouvoir par la force est en ce sens accepter. Si la force des idées paraît légitime, celle de la répression des éventuels dissidents ou celle de l'oppression le sont nettement moins puisqu'elles portent atteinte à la dignité de la personne qui se voit réduite à l'état de subissant, perdant son statut de sujet. Cette voie mène à tous les totalitarismes et dès lors, il semblerait que l'Etat perde sa fonction première : former une cohésion sociale pour l'intérêt commun. [...]
[...] Or, en réalité l'ensemble de la société reste structurée par ce système de caste et le pouvoir politique demeure aux mains de certaines castes spécifiques (fonction d'administrateurs). Les intouchables n'ont aucun parti politique dévoué à leur cause et restent les exclus de la société indienne. Même Gandhi qui apparaît pourtant comme un progressiste et le chantre de la non-violence défendait le système des castes pour des raisons religieuses (karma). Il était issu d'une caste favorisée et on peut penser qu'il a intériorisé les modèles culturels, religieux de sa société. [...]
[...] Dans la mesure où l'on considère que la violence est intrinsèquement liée aux hommes, le pouvoir politique est-il le dépassement de la violence ou son instrument ? On verrait le pouvoir politique comme instrument de la violence dans la mesure où la violence se servirait du pouvoir politique pour s'exprimer. Elle le peut par les répressions physiques, des obligations par la loi qui peut être injustifiée et porter atteinte aux droits de l'homme. Il s'agit de contraintes légales mais non légitimes. [...]
[...] Il pense que l'Etat doit être confié à un souverain ou une assemblée qui disposerait du pouvoir absolu à condition que chacun abandonne son indépendance naturelle. Mais, un pouvoir absolu, même accepté, n'est-il pas ne forme de violence puisqu'il contraint même en ayant les meilleures intentions ? Comment savoir jusqu'où cela ira ? Hobbes reconnaît le droit de retrouver sa souveraineté individuelle si on compte le non respect du droit naturel à la vie humaine, mais comment considérer les différents degrés de violence possible et qui jugera du point de rupture ? [...]
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