L'histoire de France montre l'alternance de régimes aux tendances très variées, notamment vis-à-vis de l'attitude adoptée par l'Etat par rapport à ce droit inaliénable qu'est la liberté de penser. Ainsi, comment a-t-on pu passer de 1789, de sa Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen, ainsi que son lot d'abolition d'inégalités et de privilèges pour en arriver au régime de la Terreur quelques années plus tard ?
Cet exemple montre l'échec d'une transition brutale de l'ancien régime à un Etat de Droit ; la liberté de penser a finalement été muselée par la guillotine, ses bourreaux étant ceux-là même qui quelques années plus tôt tel Robespierre la revendiquaient. Ce statut quo du rapport de la liberté de penser avec le pouvoir, car c'est bien du pouvoir politique que nous traiterons ici, au cours de cette période , malgré l'expérience révolutionnaire, nous amène à nous demander comment au fond ces deux notions interagissent-elles de la meilleure manière.
Une réponse à cette interrogation ne pourra être apportée que par l'étude de différents cas de figure de fonctionnement étatique, appuyés par les théories politiques y correspondant. Ainsi verrons-nous tout d'abord si l'Etat, sans liberté de penser pour ses sujets, est pérenne, puis, si ces notions peuvent cohabiter.
[...] Une liberté sans bornes serait inconcevable La liberté de penser s'inscrit donc dans le cadre de la loi, comme nous l'avons vu. Des limites, posées par le pouvoir, doivent demeurer. Une liberté sans bornes ne serait pas concevable sans retour à une société chaotique et anarchique. Ce serait donc autrement une liberté telle que celle que chacun possède à l'état de nature. La seule liberté acceptable pour chacun est donc dans le cadre de la société civile, c'est-à-dire sous la direction globale de l'Etat. [...]
[...] Aussi, comme le dit Voltaire, la liberté consiste à ne dépendre que des lois dans l'Etat moderne. Néanmoins, ne confondons pas ce cas de figure comme une illusion de liberté par rapport à un cas de figure où celle-ci serait purement et simplement opprimée par l'Etat. La loi n'implique, en effet, pas de soumission, mais une responsabilité de chacun face à l'Etat, conformément à ce qui a préalablement établi par le contrat social. Le pluralisme d'opinions : un risque à prendre Les avantages du pluralisme La caractéristique la plus intéressante de cette configuration étatique est très certainement le pluralisme d'opinions et d'idées dans la société. [...]
[...] Pour éviter le totalitarisme Paradoxalement, la liberté de penser permet également, à terme, d'éviter le totalitarisme. En effet une tyrannie ne se base pas uniquement, comme le dit de la Boetie dans son Eloge de la servitude volontaire, sur la simple force militaire d'un souverain absolu. Il faut en effet le consentement du peuple, celui-ci approuve que quelqu'un vienne leur parler d'une manière musclée et présumée efficace de rétablir l'ordre. Le tyran entend mettre fin au désordre d'une société qui n'a pas obtenu sa liberté de penser, et dont par conséquent la pensée globale n'est pas cohérente. [...]
[...] Ce statut quo du rapport de la liberté de penser avec le pouvoir, car c'est bien du pouvoir politique que nous traiterons ici, au cours de cette période , malgré l'expérience révolutionnaire, nous amène à nous demander comment au fond ces deux notions interagissent-elles de la meilleure manière. Une réponse à cette interrogation ne pourra être apportée que par l'étude de différents cas de figure de fonctionnement étatique, appuyés par les théories politiques y correspondant. Ainsi verrons-nous tout d'abord si l'Etat, sans liberté de penser pour ses sujets, est pérenne, puis, si ces notions peuvent cohabiter. I. [...]
[...] Equilibre naturel de la société par le libre concours des volontés. Ce en quoi, au fond, pensent les libéraux est que, comme il a été dit plus haut, les hommes, s'ils se voient donner la liberté de penser individuellement, amèrement un équilibre naturel. Et ceci par le jeu des volontés, des libertés individuelles, libérées par la liberté de penser et rendues raisonnables par la maturité politique dont aura fait preuve le peuple à partir du moment où il aura été placé en liberté. [...]
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