khôlle entièrement rédigée de culture générale (classe préparatoire) ayant pour sujet la Politique spectacle.
[...] D'ailleurs, même la gutter press britannique, ce qui signifie littéralement presse caniveau s'est moquée de cette nouvelle tendance à présenter les responsables politiques français en maillot de bain et a même été baptisée Bikini Politics par ces médias anglophones. Cependant, certains hommes politiques tentent de ne pas tomber dans ce piège où les images priment sur le reste, ou ils essaient du moins de le faire croire. Ainsi, Laurent Fabius critiquera Ségolène Royal en disant : Je préfère dire : voici mon projet que : mon projet c'est Voici. De gauche à droite, les opposants de Ségolène Royal et de Nicolas Sarkozy axent dorénavant une partie de leur campagne sur la critique de la politique spectacle. [...]
[...] En cela, on peut noter l'influence des méthodes de communication anglo-saxonnes dans la politique française, même si certains aspects trop personnels restent cachés, et heureusement. Selon Régis Debray, l'apparition du phénomène de la politique spectacle est lié aux nouveaux rapports établis entre les médias et les responsables politiques : il a dit lors d'une émission télévisée en novembre que le système médiatique était à la botte du politique sous de Gaulle, puis la politique a été à la botte du médiatique càd que les politiques étaient les domestiques des journalistes, et on voit aujourd'hui le gouvernement comme un journal télévisé, le président est une sorte de rédacteur en chef, le journaliste du pays, il doit être sur l'actu et empêcher le zapping Cette politique spectacle se dessine dans un contexte de méfiance, défiance, voire de rejet de la classe dirigeante par une partie de l'opinion publique française et dans une période où les médias cherchent à élaborer de nouveaux concepts mêlant actualité et divertissement. [...]
[...] L'image dépasse les idées, la frontière entre l'espace public et l'espace privé disparaît Tout dire, tout de suite à tout le monde devient une règle d'or à la quelle il ne vaut mieux pas déroger. Ainsi il nous est possible de nous demander d'où vient cette tendance à faire de la vie politique un spectacle, et si cette tendance à la peopolisation du politique ne peut pas être considérée, comme dit Régis Debray, comme une dérive, voire une maladie démocratique. I. La Politique Spectacle, Pourquoi ? [...]
[...] La politique spectacle désigne une tendance politique surtout actuelle à mélanger les domaines privé et public et à transformer la politique en une sorte de show que favoriseraient les médias, à travers la télévision, la presse mais également l'Internet. Par exemple, pendant longtemps, étaler la vie privée des personnalités politiques et de leurs proches, comme leurs liaisons extraconjugales ou leurs enfants «illégitimes» relevait quasiment du tabou en France. Ces sujets n'étaient donc que rarement abordés. De nombreux journalistes politiques connaissaient ainsi l'existence de la fille cachée de l'ancien président socialiste François Mitterrand, Mazarine, mais l'ont longtemps tu. Aujourd'hui, il y a un intérêt beaucoup plus important de la part du grand public pour la vie privée des politiques. [...]
[...] Bien sûr, il est important de bien connaître les hommes politiques au moment où il faut leur donner notre vote, mais est-ce pour autant raisonnable d'effacer une frontière entre le public et le privé, qui pourrait avoir pour conséquence l'absorption du privé par le public, et la dissolution de la politique dans le social ? Il y a ici l'encouragement d'une curiosité qu'on pourrait considérer comme malsaine et qui n'apporte rien à la compréhension du fonctionnement des institutions, ni à un choix lucide des citoyens. [...]
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