De la Renaissance aux Lumières des courants d'idées vont conduire à la naissance d'un autre monde en politique mais aussi en religion : c'est le passage d'un monde fondé sur une conception théologique de l'univers à la modernité.
Machiavel a été influencé par Marsile de Padoue, et la toute-puissance du pouvoir civil, il ne s'occupe que de politique et de pouvoir, il écarte tout le reste, y compris la foi. Sa doctrine est donc recentrée autour de l'Etat et du pouvoir ; de sa conquête et de sa conservation. Il ne voit pas dans la religion, le fondement du pouvoir, le pouvoir ne vient pas de Dieu, il est opposé aux théories de droit divin. Il pense que la religion peut favoriser le bon fonctionnement de l'Etat, à condition que le prince utilise la religion et non pas qu'il soit contrôlé par elle.Sa condamnation sans appel du christianisme, alliée à la reconnaissance du caractère naturel de la religiosité et de son indispensable présence dans une république bien ordonnée constitue l'originalité de Machiavel par rapport à la tradition de la critique de la religion.Dissociant politique et religion, il est considéré comme le premier penseur de l'Etat laïque. S'il est un point commun que l'on peut mettre en évidence, entre Machiavel et Luther, il est évident que ce n'est pas ce qui peut être perçu comme une première approche de la laïcité, bien qu'elle légitime un pluralisme religieux que la Réforme va imposer à l'Europe. Les deux hommes se rejoignent d'une manière certaine sur leur condamnation de la religion telle qu'ils la vivent.
Ce passage conduit-il vers une rupture totale de la relation entre politique et religion ou plutôt vers une redéfinition de celle-ci ?
[...] L'absolutisme religieux, Luther, ou le rôle de la Réforme Luther s'oppose à la conception du pouvoir du Moyen-âge fondée sur la réalisation terrestre de la cité de Dieu par l'union de l'Eglise et de la loi. Le chef de l'Eglise protestante sera le chef politique. Toutes les affaires temporelles du clergé doivent être confiées à la puissance temporelle. Cette doctrine renforce le pouvoir séculier qui devient le propriétaire de tous les avoirs de l'Eglise. Le pouvoir du prince devient absolu : personne ne peut limiter son pouvoir. Luther confie à l'Etat des finalités culturelles et spirituelles. [...]
[...] La religion du prince devient la religion de l'ensemble de la population. Une doctrine qui séduit de nombreux princes allemands, à la fois par conviction religieuse, par intérêt politique et économique (ne plus s'acquitter des lourdes rétributions versées à Rome). Chaque région connaîtra son réformateur, les pays francophones trouvant le leur en la personne de Calvin. En Angleterre, c'est le roi Henri VIII, qui à la suite de démêlés conjugaux avec le Pape, décide de créer sa propre religion, l'Anglicanisme. [...]
[...] L'Ecole de droit naturel est hostile à la fois à la déviation de la monarchie en un absolutisme royal comme à la tentation d'un empiètement de l'Eglise dans le domaine temporel. Selon cette école, le pouvoir d'origine divine réside dans la multitude. Il a pour sujet immédiat la communauté, aucun roi ne l'a reçu directement de Dieu, mais par l'entremise de la volonté humaine. La souveraineté, qui vient de Dieu, est l'appartenance de la communauté qui en transfère l'exercice à un représentant : l'"autorité vient au prince de Dieu par le peuple", précisent Saint Thomas D'Aquin et Saint Robert Bellarmin. [...]
[...] Sa doctrine est donc recentrée autour de l'Etat et du pouvoir ; de sa conquête et de sa conservation. Il ne voit pas dans la religion, le fondement du pouvoir, le pouvoir ne vient pas de Dieu, il est opposé aux théories de droit divin. Il pense que la religion peut favoriser le bon fonctionnement de l'Etat, à condition que le prince utilise la religion et non pas qu'il soit contrôlé par elle.Sa condamnation sans appel du christianisme, alliée à la reconnaissance du caractère naturel de la religiosité et de son indispensable présence dans une république bien ordonnée constitue l'originalité de Machiavel par rapport à la tradition de la critique de la religion.Dissociant politique et religion, il est considéré comme le premier penseur de l'Etat laïque.S'il est un point commun que l'on peut mettre en évidence, entre Machiavel et Luther, il est évident que ce n'est pas ce qui peut être perçu comme une première approche de la laïcité, bien qu'elle légitime un pluralisme religieux que la Réforme va imposer à l'Europe. [...]
[...] les remplacer. Cette religion idéale s'apparente pour lui au protestantisme, cependant il reconnaît que chaque homme doit rester dans la religion de ses pères. Il veut en fait établir au dessus de toutes les religions, un code de bonne conduite, auquel les religions devraient se conformer pour être admises dans une République: mais un tel code ne serait rien sans la foi. Il se résume à ne pas menacer la République. C'est ainsi qu'il rejoint Machiavel et contribue lui aussi à la mise en forme de l'idée de laïcité. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture