Si tout discours est toujours situé, socialement et historiquement, nous pouvons, avant d'essayer de penser le phénomène politique, nous demander d'où nous le pensons : Dans quelle histoire est-ce que nous nous inscrivons ? À quel moment de cette histoire nous situons-nous ? Depuis quelques années des modes veulent que nous vivions « l'époque des fins » : du communisme, des utopies, de l'histoire, peut-être même de la politique... Dans ce contexte justement la réflexion et l'activité politique ont-elles encore un sens ? Réfléchir sur la politique est-ce une pure perte de temps ? Penser que « faire de la politique » est toujours une activité fondamentale est-ce n'être qu'un doux rêveur ? Les arguments en faveur de cette vision ne manquent pas :
1°) Depuis quelques années ce qu'il est convenu d'appeler des « affaires » ancrent dans l'esprit de beaucoup cette idée que la politique est par excellence le domaine des « magouilles », en un mot elle serait une activité « sale ». Il devient difficile, sinon grotesque de défendre l'idée que la politique est une activité noble, au service du bien commun.
2°) Comme on ne cesse également de nous le répéter, nous vivons une crise économique et sociale qui donne parfois le sentiment que le pouvoir politique n'est rien face au pouvoir économique.
3°) Enfin, nous pouvons penser à une certaine idéologie libérale pour laquelle moins il y a de politique plus il y a de liberté. Elle oppose volontiers la société à l'État ou l'économie à la politique, en valorisant les premiers termes.
Comment alors penser la politique aujourd'hui ? D'abord donc comme une activité qui n'est plus très bien vue, dont « on » désespère, qui au « mieux » est inutile, au pire dangereuse. Dans ce document, en se référant à la pensée politique classique, il s'agit d'essayer de retrouver son sens.
[...] La plupart des conseils portent sur la question de savoir comment conquérir le pouvoir et comment le conserver. Machiavel traite donc des moyens dont dispose un politique pour mener à bien ses desseins et de leur efficacité toujours relative aux circonstances dans lesquelles celui-ci doit prendre des décisions. Ch. XV : Ce qui fait louer ou blâmer les hommes, et surtout les princes. Il s'agit maintenant de voir comment un prince doit se conduire envers ses sujets et envers ses amis. [...]
[...] Dans lequel le pouvoir reconnaît ces limites que sont les droits individuels (ou de l'homme) et quand il les garantit. La doctrine de l'État de droit s'est construite en particulier entre les XVIe et XVIIIe siècles dans les œuvres de ceux que l'on appelle les penseurs politiques classiques (Hobbes, Spinoza, Locke, Rousseau, Montesquieu, Kant . C'est sur eux que nous allons maintenant nous arrêter pour penser les fondements de l'État. Les fondements de l'État D'où un État tient-il sa légitimité ? Est-il seulement une puissance qui, de fait, s'impose à nous ? [...]
[...] Notre question dans cette dernière partie sera donc celle-ci : quelle forme de régime est le mieux à même de réaliser l'idéal républicain ? La réponse semble évidente tant les sociétés dans lesquelles nous vivons, qui se qualifient volontiers de démocraties modernes nous ont habitué à penser que justement nous incarnions le modèle le meilleur, ou le moins imparfait, de société politique. La discussion de cette question pourrait être longue ici. Je me contenterais de vous proposer de réfléchir à la question suivante, qui a pu être un sujet de dissertation du bac : peut-on critiquer la démocratie ? [...]
[...] Positivement, il faut constater que ces sociétés sont organisées, même si ce n'est pas politiquement. L'ordre de ces sociétés est en effet pensé comme naturel et/ou divin par leurs membres et donc, nécessairement, indiscutable. Or, il n'y a à proprement parler de vie politique que là où l'organisation de la société peut devenir l'objet d'une discussion. L'anarchisme Nous avons vu plus haut qu'il n'y a pas d'État sans pouvoir de contraindre, mais cela signifie-t-il que l'essence du politique et de l'État réside dans ce pouvoir ? [...]
[...] Remarque : Ce qui précède n'a pas du tout pour but de signifier que l'action politique ne doit pas se soucier des fins, ce qui pourrait justifier les pires orientations ou au minimum une attitude cynique. Quelles fins doit se proposer l'action politique ? Qu'est-ce qu'un État juste ? Ce sont ces questions que nous allons examiner dans la partie suivante. Disons d'une manière générale que la politique est cette activité qui doit assurer aux communautés humaines la sécurité extérieure et la concorde intérieure. On pourrait ajouter aussi la liberté ou l'égalité. [...]
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