Politique de la nature, environnement, écologie, humanisme, Polybe, contrat social, Hobbes, Descartes, ordre naturel, bonheur humain, Fukushima, catastrophes écologiques, Tchernobyl, eugénisme, philosophie politique, droit des animaux, protocole de Kyoto
La politique renvoie à la fois à la construction de la cité, mais aussi potentiellement à la neutralité, à la contemplation et à la passivité, du moins dans son sens étymologique. La dimension active est issue de l'acception moderne. La nature ne doit pas être confondue avec l'environnement, et le sujet implique ici une réflexion sur la nature humaine. Il y a une ambiguïté du critère d'évaluation "souhaitable" : nous retiendrons le critère de l'humanisme, de la pérennité du vivre-ensemble, avec un difficile équilibre puisqu'une politique de la nature n'est pas neutre quant à la conception de la nature humaine, et inversement la conception de l'homme influe sur elle-même sur la perception du naturel. On aurait pu simplement relever le paradoxe qui consiste à associer deux termes antinomiques.
[...] L'eugénisme politique a été mis en place aux États-Unis, avec en 1907 dans l'État de l'Indiana une loi de stérilisation obligatoire des « dégénérés héréditaires ». Dans les années 1930 aux États-Unis, plus de trente États ont une législation similaire. Le leitmotiv : « trois générations d'imbéciles suffisent ». Certains États connaissaient également des lois de stérilisation des épileptiques et des déficients mentaux. La Cour suprême interviendra en 1942 (Skinner) sur une question de droit. On peut voir aussi les lois bioéthiques. • Vers une post-humanité ? Michel Houellebecq, La possibilité d'une île. [...]
[...] Les régimes portant aux nues les vertus de la nature le font souvent à des fins réactionnaires. Pétain disait : « la terre ne ment pas ». Luc Ferry, Le nouvel ordre écologique – les arrière-fonds idéologiques de l'écologie : il distingue trois formes d'écologie dont une seule paraît en réalité compatible avec la primauté de l'homme : • Un courant anthropocentriste, qui emploie beaucoup le terme d'environnement au sens de ce qui environne l'homme ; • Le courant utilitariste anglo-saxon, qui consiste à diminuer au maximum la somme des souffrances de tous les êtres susceptibles de peine et de plaisir. [...]
[...] L'objectif de la maîtrise mathématique de la nature chez Descartes est le bonheur humain (vaincre les fatalités, souffrir moins, vivre plus longuement). Au plan symbolique, la nature a longtemps conservé en droit une connotation péjorative : jusqu'à l'ordonnance de 2005, le droit de la filiation opposait la filiation légitime et la filiation naturelle, seule la première étant digne d'une pleine reconnaissance. On peut parler des racines religieuses de la Genèse : « Dieu les bénit et Dieu leur dit : dominez tout animal qui se meut sur la terre ». [...]
[...] Qu'en est-il de la figure de Poséidon ? On peut aussi s'intéresser aux films sur les suicides collectifs, la série Zoo et V. Villalba. B – Le réinvestissement politique du concept de nature : une politique de défense de la nature comme une politique de préservation de la nature humaine sont aujourd'hui devenues indispensables 1 – Une politique de la nature est devenue indispensable du fait des excès de la modernité • La dénonciation des méfaits d'une vision purement mécaniste de la nature est ancienne Le 1er novembre 1755, la terre tremble à Lisbonne et la Lettre sur la Providence de Rousseau exprime le refus de celui-ci d'expliquer l'événement comme une simple fatalité (position voltairienne dans son Poème sur le désastre de Lisbonne). [...]
[...] Une politique de la nature est-elle souhaitable ? Polysémie des termes La politique renvoie à la fois à la construction de la cité, mais aussi potentiellement à la neutralité, à la contemplation et à la passivité, du moins dans son sens étymologique. La dimension active est issue de l'acception moderne. La nature ne doit pas être confondue avec l'environnement, et le sujet implique ici une réflexion sur la nature humaine. Il y a une ambiguïté du critère d'évaluation « souhaitable » : nous retiendrons le critère de l'humanisme, de la pérennité du vivre-ensemble, avec un difficile équilibre puisqu'une politique de la nature n'est pas neutre quant à la conception de la nature humaine, et inversement la conception de l'homme influe sur elle-même sur la perception du naturel. [...]
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