Philosophie politique, répression politique, guerre et paix, Michel Foucault, Clausewitz, Marx, moteur de l'Histoire, Engels, lutte des classes, Schmitt, violence politique, Etat juridique
Les régimes totalitaires du XXe siècle se sont imposés par la violence. La construction de l'URSS résulte de longues années de révolution et de guerres continuées par une politique de répression intense qui coûta la vie à des milliers de personnes, sous Staline mais aussi sous Khrouchtchev. Que dire du régime nazi qui a duré douze ans dont six ont été des années de guerre totale et mondiale ?
À première vue, la politique est devenue la continuation de la guerre par d'autres moyens. Dans le cours intitulé "Il faut défendre la société", Michel Foucault choisit de renverser la formule de Clausewitz qui veut que la « guerre [soit] la continuation de la politique par d'autres moyens ».
[...] Parallèlement, Schmitt écrit que la politique se définit d'abord par le conflit et par la distinction entre ami et ennemi. Et de fait, un État qui ne peut définir ses amis et ses ennemis ne peut plus contenir la violence ni la guerre. De même, Schmitt se déclare contre le système politique européen post 1945 qui interdit l'utilisation de la guerre comme outil du politique, comme continuation de la politique puisqu'il conduit l'État à renoncer à sa condition politique que le partisan se permet d'intégrer. [...]
[...] La politique est-elle la continuation de la guerre par d'autres moyens ? Le recours à Lénine puis Schmitt puis Foucault nous a montré que la politique subordonnée à la guerre résidait en substance dans la volonté de légitimer un pouvoir comme celui du prolétariat. Il en ressort que ce mode de pensée légitime l'usage de la violence. Or la guerre comme fin anéantit la possibilité d'ataraxie et en cela il est impossible de réduire la politique à la guerre, qu'elle soit son essence ou son aboutissement. [...]
[...] Le renversement observé par Michel Foucault Selon le renversement observé par Michel Foucault, la « politique serait la continuation de la guerre par d'autres moyens ». On insinue par conséquent que la violence et la guerre précéderaient et institueraient la politique. Cette puissance versée dans la guerre se retrouve dans les théories de Marx et d'Engels qui font de la guerre et de la violence les moteurs de l'histoire. La guerre et la violence constituent donc des éléments essentiels du progrès historique, car la guerre est ce moment charnière de l'histoire qui fait passer de manière brutale d'une étape à une autre, du féodalisme à la révolution bourgeoise, de la révolution bourgeoise à la révolution socialiste. [...]
[...] En fait, cette logique de la violence n'est réalisable que lorsque l'idéologie remplace le politique ou lorsque les États en guerre ne se comprennent absolument pas. Dans le premier cas, il s'agit d'un changement dans la fin politique. La paix n'est plus l'aboutissement de la politique, c'est la volonté d'anéantissement qui prend le pas. En cela le politique et le chef militaire doivent être différents. Quand bien même ils seraient contenus dans la même personne à la manière de Napoléon, le chef politique doit absolument être la partie la plus forte. [...]
[...] Saint-Augustin écrivait ne cherche pas la paix pour faire la guerre, mais on fait la guerre pour obtenir la paix. Sois donc pacifique en combattant, afin de conduire ceux que tu connais au bienfait de la paix, en remportant sur eux la victoire. » Bien que paradoxale de prime abord, cette affirmation qui prend la forme d'un dogme affirme que si l'on veut la paix par la guerre, il faut avant tout éprouver de la compassion pour son ennemi en permettant la paix par une volonté pacifiste. [...]
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