« Il y a une partie de l'homme qui s'adapte au tyran et qui même y trouve son bonheur ». En écrivant cela dans « Propos », Alain montrait combien la notion de tyran, en théorie antinomique à celle de bonheur des hommes, est le lieu d'un paradoxe qui peut être résumé par une phrase du poète français Joseph Berchoux (1760-1839): « le style d'un tyran est toujours assez bon » !
Pris restrictivement, le mot « tyran » caractérise un souverain illégal et illégitime en ce sens qu'il a, d'une part, usurpé son pouvoir (par la force en général), et d'autre part qu'il en abuse. Mais pris dans un sens plus générique, on peut considérer le mot « tyran » comme synonyme de « despote » ou de « dictateur ». Il s'agirait alors de tout chef politique qui, arrivé au pouvoir légalement ou illégalement, exercerait un pouvoir trop fort c'est-à-dire oppressif vis-à-vis de ses gouvernés et donc nuisible à leur(s) liberté(s). C'est cet abus de pouvoir qui rendrait ce pouvoir illégitime aux yeux des gouvernés, c'est-à-dire que le souverain n'emporterait pas le consentement du peuple.
[...] Comme tout animal, ils ont un instinct de survie, s'ils sont menacés dans leur vie, il cherche à se défendre. Spinoza n'expliquait-il pas que la vie en société ne pouvait se concevoir autrement que comme la réunion d'êtres qui se sont mutuellement acceptés, et que par conséquent il existe un droit à l'insurrection quand la liberté publique est bafouée. Ainsi un tyran a réellement besoin d'acquérir de la légitimité s'il veut parvenir à continuer son œuvre tyrannique autrement il finira par dresser la population contre lui. [...]
[...] Comment arriver à plaire quand on est un tyran? Cela réclame donc une véritable action de la part du tyran: séduire -un art de la séduction spécifique ici. Un art de la séduction spécifique Séduire en persuadant plus qu'en convainquant Le tyran ne cherche pas à convaincre c'est-à-dire à faire appel à l'esprit et à la raison de ses gouvernés. Il n'essaie pas de leur présenter un raisonnement irréfutable avec des preuves. Il veut les persuader, c'est-à- dire toucher leur cœur. [...]
[...] Le chef injuste peut voir son titre régularisé par un assentiment populaire. Napoléon Bonaparte tentait d'acquérir le consentement de toute une population, notamment au moyen de plébiscites habilement conçus. Aujourd'hui, dans les pays non démocratiques où un dictateur dirige, on observe ce besoin de légitimation de la part du tyran. Ce dernier essaie toujours de former une base partisane qui le soutient. Ces soutiens se trouvent souvent fort représentés dans la région d'origine du despote, où ce dernier plaît puisqu'il y favorise le développement et l'aménagement du territoire au détriment des autres régions. [...]
[...] Le démagogue/populiste exploite la passion des masses. Il fait preuve d'éloquence (voire de propagande), il connaît le pouvoir que les mots peuvent avoir. Il utilise des raisonnements simplifiés et simplistes, déformant la réalité et manquant de scientificité. Dans La Psychologie des Foules (1895), Le Bon écrit que le seul langage que l'homme en foule peut comprendre est celui du cœur et du sentiment mais pas celui de la raison et de la logique En démocratie, dans une entreprise, dans une famille, il existe des mécanismes similaires. [...]
[...] - une séparation des pouvoirs et l'existence de contre-pouvoirs. De telles dispositions permettent d'éviter les concentrations de pouvoirs et d'instituer de véritables mécanismes de contrôle entre les différents détenteurs de pouvoir ou plus simplement sur ce qui se fait au-dessus (dans une famille, un membre de la famille peut être considéré comme un contre pouvoir dans certaines situations par exemple ) - un principe de subsidiarité, c'est-à-dire le fait de traiter les problèmes à l'échelon le plus proche de la réalité, et cela notamment dans un souci d'efficacité et de démocratie. [...]
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