La politique peut se concevoir, en un sens strict, comme une activité spécifique, ou bien, en un sens très large, comme tout type d'action humaine ayant pour objet les affaires d'une communauté d'hommes.
Dans le premier cas, on considèrera que la politique est un métier ou un « job » comme les autres, mais qui consiste spécifiquement à rallier un parti, c'est-à-dire une équipe faisant la promotion d'un programme déterminé, à s'engager avec cette équipe dans des échéances électorales au cours desquelles on fera la promotion de ce programme auprès de l'opinion publique, et ainsi à briguer des postes ou des fonctions proprement politiques, c'est-à-dire à l'intérieur desquels l'individu élu discute et prend des décisions concernant l'avenir de la collectivité dont il a la responsabilité (...)
[...] Par ailleurs, si la politique est un job cela signifie que certains sont plus qualifiés que d'autres pour l'exercer (ce qui est une atteinte au principe démocratique de l'égalité des voix dans les décisions qui portent sur le destin collectif des sociétés), mais encore que la politique n'est pas un service qu'on rend à sa société, une fonction qu'on honore parce qu'on a été choisi, mais une place qu'on occupe parce qu'on est qualifié pour l'exercer, et par conséquent un secteur d'activité civil à l'intérieur duquel on peut envisager une progression de carrière. Cette conception de la politique est aujourd'hui à la fois officielle et taboue. [...]
[...] Les progrès réalisés par la société sont toujours plus spectaculaires, mieux établis et plus durables lorsqu'ils sont défendus, soutenus et encouragés par la population elle-même. L'individu méprisé ou écarté de toute participation politique par le roi, l'oligarchie ou tout autre gouvernement conservant pour lui- même le pouvoir devient rapidement passif, cesse de s'impliquer dans les réformes qu'on lui propose, résiste à tout changement, s'abêtit et finalement devient docile mais imperfectible. On peut forcer un homme à obéir, on ne peut le forcer à s'améliorer. [...]
[...] Les commentateurs et historiens observent tout d'abord que s'y est longtemps déployée une politique de déférence qui confère une influence exceptionnelle au statut social et au prestige. Alors qu'en France il arriva qu'on loue, contre les notables et les personnalités en vue, les mérites des hommes ordinaires et obscurs jugés mieux aptes à représenter la multitude en Angleterre, le respect pour la hiérarchie sociale imprégnait profondément les mentalités : les électeurs tendaient à suivre ou à imiter les personnalités locales les plus en vue[19] et considéraient, en outre, comme allant de soi que seules ces personnalités pouvaient être élues à la chambre des Communes Cette culture politique anglaise est pour Mill à la fois un atout et un inconvénient : un atout parce qu'elle porte spontanément les individus à remettre leur confiance entre les mains des hommes les plus instruits et les plus doués, mais également un inconvénient car elle tend à la reproduction privilèges de statut de l'Ancien Régime. [...]
[...] John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif (1860), Bibliothèque de philosophie, NRF Gallimard, Lonrai p par John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif (1860), Bibliothèque de philosophie, NRF Gallimard, Lonrai p bas. Cf. John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif (1860), Bibliothèque de philosophie, NRF Gallimard, Lonrai p par John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif (1860), Bibliothèque de philosophie, NRF Gallimard, Lonrai p John Stuart Mill, Considérations sur le gouvernement représentatif (1860), Bibliothèque de philosophie, NRF Gallimard, Lonrai p milieu. [...]
[...] Garrigou définit alors la professionnalisation comme suit : elle est le processus qui amène à faire de la politique un travail à plein temps et rémunéré. Les professionnels de la politique ont supplanté les notables qui de par leur situation économique, sont en mesure, à tire d'activité secondaire, de diriger et d'administrer effectivement de façon continue un groupement quelconque, sans salaire ou contre un salaire nominal ou honorifique. [ ] [Ce processus] s'accomplit largement dans les démocraties occidentales entre le milieu du XIXe siècle et le début du XXe siècle. [...]
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