Il faut d'abord partir d'un certain nombre de distinctions : - morale/politique, dans les cités antiques, cette distinction se base sur la phrase d'Aristote : « L'Homme est un animal politique. » Dans ce cadre, la vertu n'est pas essentiellement privée puisqu'elle consiste à mettre de côté l'intérêt particulier au profit de l'intérêt collectif. Cette vertu est une condition nécessaire du bonheur.
NB : Constant distingue la liberté des anciens fondée sur la participation à la cité et la liberté des modernes fondée sur la recherche du bonheur personnel. Cette évolution est expliquée par Constant par l'augmentation de la taille des sociétés (de la cité au monde).
La fonction de la loi antique est d'aider les Hommes à être heureux, en étant vertueux. Elle ne sert donc que pour les non-philosophes, en tant que substitut de la raison. Pour être efficace, elle ne peut se contenter de dire qu'elle est raisonnable, mais doit punir ceux qui l'enfreignent.
La loi continue donc de jouer un rôle dans notre monde, mais n'y domine plus. Pourquoi ? Car nous sommes passés à l'idée que le but de l'existence de la loi est d'organiser la coexistence des libertés.
Cette évolution est née de la rencontre entre les guerres de religion et la naissance de l'individu moderne. Les premières menèrent à un confit inexpiable quant au salut des âmes, ce qui entraîne une certaine fragilité. La loi devient problématique quand elle empêche un individu de pratiquer sa religion, donc d'accéder au salut par une bonne vie, extrêmement compromise. L'État ne va donc plus s'occuper de la bonne vie, mais de la vie, de la réduction de la violence et de la garantie des droits et libertés.
[...] L'éthique ou la philosophie morale est donc devenue une conception importante aujourd'hui. Elle oscille entre deux modèles : l'éthique de la discussion (Habermas) et l'éthique minimale. L'éthique de la discussion : les questions morales sont susceptibles de vérité. Il faut donc une discussion libre pour découvrir des règles universelles. L'éthique minimale : conception inverse. On neutralise toutes les définitions substantielles du bien pour garder le minimum essentiel à la vie en communauté : éviter de causer du mal à autrui, accorder la même valeur à la voix de chacun. [...]
[...] Weber, L'étique protestante et l'esprit du capitalisme : L'étique protestante, fondée sur la valorisation du travail, est liée à la théologie de Calvin, dont la crainte de la damnation qu'elle créait, ne pouvait être dépassée que par l'indice d'une élection divine : la richesse matérielle. L'introduction de ce livre est un texte de B. Franklin disant qu'il faut économiser son temps, maximiser son utilité. Ses règles peuvent être trouvées, dit Weber, dans le calvinisme. B. Franklin, héritier d'une lignée de puritain, n'est pourtant pas chrétien. Il n'est que déiste et ne croit pas à l'intervention de la providence dans la vie humaine. [...]
[...] Cette évolution est expliquée par Constant par l'augmentation de la taille des sociétés (de la cité au monde). La fonction de la loi antique est d'aider les Hommes à être heureux, en étant vertueux. Elle ne sert donc que pour les non-philosophes, en tant que substitut de la raison. Pour être efficace, elle ne peut se contenter de dire qu'elle est raisonnable, mais doit punir ceux qui l'enfreignent. La loi continue donc de jouer un rôle dans notre monde, mais n'y domine plus. Pourquoi ? [...]
[...] -la désacralisation des gouvernants. Les conséquences de ces évolutions peuvent être vues via l'exemple de la politisation de la question de l'avortement. L'avortement a été légalisé aux USA via son inscription dans la Constitution. Le résultat de cette inscription a été de radicaliser le conflit entre Pro choice et Pro life ans après l'arrêt autorisant l'avortement, il y a toujours des opposants à cette mesure. En France, où l'avortement a été présenté non pas comme un droit fondamental, mais comme le résultat d'un consensus, le choix retenu a permis de calmer le jeu. [...]
[...] Michel Foucault, dans son Histoire de la sexualité critique l'idée d'une libération sexuelle. Certes, les sociétés actuelles tolèrent des comportements désapprouvés dans les sociétés antérieures, mais d'une part, toutes les sociétés humaines ont toujours prévu des marges d'écart à la morale, d'autre part, notre monde est toujours très soucieux de ces questions. Lire Jean-Pierre Legoff, Le Village sur ces questions. Le monde qui est le nôtre a une morale sexuelle, mais qui repose sur d'autres fondements que les morales traditionnelles qui reposaient sur une idée du bien mettant en balance les contraintes sociales de la reproduction de la société et l'idée de la dignité supposant qu'au-delà d'un certain point, la recherche du plaisir sexuel devenait perturbatrice donc immoral. [...]
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