La première question qui se pose est de savoir qu'elle est la définition de ce qui est
juste. Autrement dit, la définition de la justice d'une part est-elle particulière ou universelle et
d'autre part, est-ce qu'il existe une différence entre ce qui est juste juridiquement et ce qui est
juste moralement ?
Toutefois, une société, autrement dit un ensemble d'êtres humains vivant en
communauté peut-elle exister en dehors du droit ? C'est-à-dire en dehors des lois juridiques.
Cela pose du coup deux questions :
- Existe-t-il des sociétés naturelles ou bien est-ce que seul l'Etat se révèle comme la
condition nécessaire et suffisante de toute société ?
- Ensuite, faut-il séparer la société civile de l'Etat de façon à voir l'Etat soit comme un
dépassement de la société civile, soit au contraire l'Etat est-il la négation de la société
civile ?
[...] Il s'agit donc de penser un système rationnel du droit qui permet de mettre en œuvre une politique morale, c'est-à-dire un droit qui se donne pour fin l'accomplissement des prescriptions de la raison et la forme de gouvernement qui promet un tel progrès est le républicanisme dans lequel le souverain pense les lois à partir de l'idée d'une volonté unifiée du peuple Le droit privé et le droit public : l'état de nature peut-il avoir une valeur juridique ? Emmanuel Kant dans Métaphysique des mœurs, Doctrine universelle du droit se pose la question de savoir si l'état de nature est un état d'injustice. Par opposition à Thomas Hobbes, qui considère que dans l'Etat de nature, il n'y a guère de justice et d'injustice puisque ce sont des valeurs qui naissent uniquement avec l'Etat, E. [...]
[...] : ce qui est égal [équité morale] justice proportionnelle justice distributive justice arithmétique justice commutative Juste : ce qui est égal [droit] Homère dans l'Illiade, chant VI, rapporte l'épisode suivant : Glaucos et Diomède qui vont s'affronter sur le champ de bataille, se rendent compte que leurs parents entretenaient des liens d'hospitalité, afin de seller leur nouvelle amitié, ils décident d'effectuer des dons : Glaucos donne à Diomède 100 bœufs ainsi que son arme en or. Diomède donne à Glaucos 9 bœufs plus son arme en bronze. La question qui se pose est alors de savoir s'il s'agit ici d'un échange juste. Aristote essaye donc de savoir dans quelle mesure cet échange est juste. Aristote montre que le terme juste est équivoque. [...]
[...] Cette justice est appelée justice commutative car elle tend à rendre à chacun de nous une part égale du point de vue arithmétique : - Le juste est également ce qui est équitable et il s'inscrit dans le domaine de la morale. Cette justice se fonde sur une égalité proportionnelle, c'est-à-dire qu'elle évalue l'égalité en proportion non pas d'une mesure arithmétique mais d'un critère moral. De ce point de vue, l'échange entre Diomède et Glaucos est juste car chacun des deux donne à l'autre ce 2.6 qu'il a de mieux, et en ce sens, il s'agit ici de la même proportion. C'est la justice distributive. [...]
[...] Ceci explique que seule une mesure arithmétique identique pour tout le monde est capable d'établir une justice sociale, au sens de justice commutative. Pour fonder un lien entre les personnes qui relève de l'amitié (philia en grec : amitié et philos : ami), il est nécessaire ici de recourir à une justice distributive car l'échange est considéré non pas d'après le prix des choses mais d'après la valeur des personnes. Toutefois est-il possible d'envisager une réelle contradiction entre deux types de justice ? Et plus rigoureusement, une contradiction entre le droit et la morale ? [...]
[...] Cela signifie donc que dans l'Etat de nature l'individu peut se revendiquer comme propriétaire d'un bien dont l'acte juridique consiste à posséder un bien sans le détenir. Seulement, dans la mesure où il n'existe pas une loi extérieure commune capable de garantir cette propriété, il faut reconnaître que dans l'Etat de nature, le droit privé a une valeur mais n'est pas effectif : toute acquisition reste ainsi provisoire. Pour rendre cette acquisition péremptoire, il est nécessaire d'entrer dans l'Etat civil et de recourir au droit public (c'est la législation qui garantit le droit privé et qui s'accompagne d'un souverain). [...]
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