Peut-on penser l'État comme une institution ennemie de l'individu et allant à l'encontre de la liberté individuelle ?

Thèmes abordés

État, liberté, obéissance, justice, équité, égalité, pauvreté, richesse

Résumé du document

L'État juste ne doit pas forcément aider les riches et les pauvres de la même manière dans la mesure où ceux-ci n'ont pas les mêmes besoins. En effet, la loi évoque une idée de justice et d'équité, ainsi l'État se doit de faire en sorte que riches et pauvres soient traités équitablement et non pas de la même manière, même si pour cela, il doit se montrer plus clément dans certains cas et plus strict dans certains autres cas. Prenons pour exemple la mère de famille, étant touchée par la pauvreté, qui a commis un vol afin de pouvoir subvenir aux besoins vitaux de sa famille, publiée dans un article de presse « Dépêche » en 2018. Celle-ci a été jugée, mais s'en est finalement sorti sans sanction, l'État fut donc clément envers cette femme dans un souci d'équité.

Extraits

[...] Ainsi, pour qu'une loi soit juste, il ne faut pas seulement qu'elle soit adoptée légalement mais il faut aussi qu'elle soit légitime et qu'elle respecte par là certains principes immuables en demeurant équitable pour tous. Lorsqu'il devient citoyen, l'individu fait partie intégrante d'une société dans laquelle il n'est plus le centre d'intérêt principal. L'individualisme doit donc être mis de côté dans certains cas pour que la vie en communauté au sein d'une même société puisse être possible. Dès lors, il semble donc nécessaire que l'individu renonce à certaines de ses libertés afin de promouvoir l'intérêt collectif et la sécurité commune. [...]

[...] Selon Max Stirner, « un Etat n'a pas pour but de permettre l'activité libre de chaque individu, mais toujours une activité liée à ses buts. » ? Il faut donc comprendre que l'objectif de l'Etat est bien d'imposer un idéal de vie pour la société mais qui peut ne pas correspondre aux inclinations personnelles des individus. L'exemple à l'excès de cette volonté étatique se retrouve dans la mise en place des grands régimes totalitaires dans lesquels les activités individuelles dans leur totalité sont encadrées pour être mises au service de l'Etat comme le développe Raymond Aron dans son livre Démocratie et totalitarismes par exemple. [...]

[...] Peut-on penser l'État comme une institution ennemie de l'individu et allant à l'encontre de la liberté individuelle ? L'Etat juste ne doit pas forcément aider les riches et les pauvres de la même manière dans la mesure où ceux-ci n'ont pas les mêmes besoins. En effet, la loi évoque une idée de justice et d'équité, ainsi l'Etat se doit de faire en sorte que riches et pauvres soient traités équitablement et non pas de la même manière, même si pour cela, il doit se montrer plus clément dans certains cas et plus strict dans certains autres cas. [...]

[...] En effet, la capacité et la vertu à renoncer à une partie de son indépendance au service d'une cause qui nous dépasse peut au contraire constituer un acte purement humain de liberté intérieure et d'oubli de soi au profit de l'intérêt collectif. Dans ce cas, l'obéissance à une autorité supérieure serait plutôt une grandeur élevant notre humanité. De plus, il apparaît que l'Etat, en imposant un code de conduite visant à protéger la paix et la sécurité collective, s'oppose par le fait même à l'intérêt et aux désirs personnels, qui divergent d'un individu à l'autre. [...]

[...] En ce sens, l'Etat n'incarne pas du tout un ennemi acharné de l'individu mais bien plutôt comme un protecteur. L'image tutélaire et protectrice du Léviathan de Hobbes nous en donne une certaine idée. Enfin, dans un régime démocratique, pour que les lois votées soient conformes à l'intérêt général et préservent les libertés, il est important que certains principes soient respectés pour qu'une loi ne puisse pas venir contredire ou contrevenir au bien commun. Il faut donc mettre en place une éthique de conviction comme définie par Max Webber, et qui se fonde sur la pureté de l'intention et le refus du compromis, pour le respect des principes de bases qui ne peuvent être changés et sur lesquels les lois votées doivent s'appuyer, comme l'égalité et la fraternité en France par exemple. [...]