Du mensonge à la violence, souveraineté, pouvoir, puissance, force, autorité, violence, Hannah Arendt, théorie politique, État, Pascal, Kant, Hobbes, consentement de la population, Rousseau
« Pouvoir, puissance, force, autorité, violence : ce ne sont que des mots indicateurs des moyens que l'homme utilise afin de dominer l'homme ; on les tient pour synonymes du fait qu'ils ont la même fonction » c'est en une phrase qu'Hannah Arendt annonce les prémices d'un problème récurrent en philosophie politique dans Du mensonge à la violence (1972). Nous remarquons dans la citation qu'elle cite entre autres le mot force et violence, ce sont deux termes qu'on retrouve chez les théoriciens politiques en lien avec la notion d'État et de souveraineté. Et en effet, c'est en partant des trois définitions du mot force en tant que principe d'action et de puissance, de principe capable de modifier l'état d'une chose, et enfin en tant que corollaire au droit que nous pouvons aboutir à une réflexion qui se centre avant tout sur la présence constante de la force dans le droit.
[...] » Ils plient leur volonté de force au profit d'un pouvoir général. La force ici est nécessaire et légitime puisqu'en échange la souveraineté leur garantie sécurité et satisfaction car l'homme n'a plus besoin de se méfier de son prochain. Dans une autre conception politique sortant de la théorie de l'état de nature, la force reste nécessaire pour d'autres raisons dans son rapport au droit car c'est ce qui permet tout simplement au droit de s'appliquer. On retrouve avant l'idée chez B.Pascal dans ses Pensées, notamment la pensée 298 qui garantit que la force est juste et que la justice (donc le droit) est forte et que le droit ne pourra jamais s'appliquer sans force car sinon personne ne le respecterait. [...]
[...] L'argument du consentement pour une force légitime contrairement à la violence Alors, le même principe de réception s'applique dans la souveraineté, ce qui explique pourquoi la force semble légitime dans la souveraineté et pourquoi nous parlons plus de force que de violence dans la souveraineté. L'État est le bienvenu chez les hommes, comme démontré précédemment avec Hobbes, la force était légitime et nécessaire pour sortir les hommes de l'état de nature, cette contrainte est consentie puisqu'elle garantit aux hommes la sécurité. Cette force de la souveraineté peut même s'avérer naturelle si nous suivons une logique Aristotélicienne. [...]
[...] Si c'est la majorité qui est suffisante pour établir un pouvoir, alors une partie de l'avis des citoyens n'est pas pris en compte donc ils peuvent subir la souveraineté comme une violence. L'alternative de l'unanimisme est difficile à mettre en place toutefois puisque personne n'aura jamais exactement les mêmes idéologies politiques et ne voudra jamais la même personne au pouvoir, alors il semble qu'on ne peut pas échapper à une forme de violence dans la souveraineté pour certains. Mais la violence du pouvoir politique ne s'arrête là puisque nous pouvons voir que des théoriciens politiques ont fait de la violence un concept central de la souveraineté, un outil réservé à l'État qui prouverait que la violence est une composante de l'État légitime. [...]
[...] Ainsi, nous pouvons nous demander ici si cette force n'est pas plutôt de la violence et dès lors essayer de déterminer en quoi il y a violence et en quoi il y a force dans la souveraineté. Force ou violence dans la souveraineté ? La différence entre la force et la violence Force et violence sont souvent mises dans le même panier, pourtant si la force est vue comme positive en se plaçant à l'opposé de la faiblesse, la présence de violence dans la souveraineté provoque un effet négatif mais il reste difficile de les différencier car elles possèdent toutes les deux la même capacité de changer un état d'une chose. [...]
[...] Il s'agit alors d'identifier les deux concepts, car si la force a été légitimée dans la souveraineté, ce n'est pas le cas pour la violence. Cette dernière est associée à une souveraineté tyrannique, remettant en cause la liberté du peuple. L'enjeu ici est d'identifier si la violence est une composante du pouvoir politique. En partant de la force nous pouvons évoluer au statut de la violence car les deux partagent les mêmes caractéristiques et nous ne pouvons pas établir une présence de violence dans la souveraineté sans qu'on prouve d'abord la nécessité de la force car la violence elle-même est composée de force. [...]
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