Début de l'année 2010, se produisait un terrible tremblement de terre à Haïti. Ce séisme a eu comme conséquences d'enlever des milliers de vies et de détruire une grande majorité des habitants, laissant ainsi des millions d'habitants sans logement et sans même le minimum vital. C'est pourquoi une partie minoritaire de la population dans un but de survie, a pillé des magasins en ruine. Cet acte, totalement illégal n'a pourtant rien de répréhensible moralement. Ce cas n'est pas isolé mais est courant lors de catastrophes de cette ampleur. Tout le monde, je pense, peut comprendre ce geste de détresse.
Peut-on réellement condamner quelqu'un dont le seul souhait est celui de survivre ? Peut-on, ainsi parler de désobéissance civique ?
[...] Pour comprendre le terme de désobéissance civique, il faut se pencher sur la définition de ses deux mots. La désobéissance est l'attitude de celui qui n'obéit pas. Désobéir signifie enfreindre un ordre, une loi. Dons pour résumer, une personne qui désobéit ne respecte pas une loi. Maintenant, prenons le terme civique il désigne un acte propre au bon citoyen. Dans la désobéissance civique est la combinaison de deux termes antagonistes. Un bon citoyen ne désobéit pas à la loi, il la respecte. [...]
[...] Prenons l'exemple de la Résistance française durant la Deuxième Guerre mondiale. Cette force s'est mise en place après l'abandon de la partie occupée de la France par le gouvernement de Vichy. Si la grande majorité de la population n'a pas réagi face à l'occupation allemande et à ses nombreuses restrictions, une minorité a quant à elle, mené des missions de sabotage, aidé des juifs innocents, ou bien encore aidé les forces armées alliées, tout en sachant pertinemment qu'ils risquaient à tout moment d'être arrêtés et fusillés. [...]
[...] Ici, peut-on parler de désobéissance civique, étant donné que l'amélioration qui en découle reste très limitée ? La désobéissance civique est acceptable dans la limite où les lois sont injustifiées, injustes. Dans le célèbre mythe grec d'Antigone, celle- ci perd ses deux frères qui se battaient au nom de deux cités ennemies. Le frère dont le peuple, l'armée n'ont pas vaincu n'a pas le droit à une sépulture, seul le frère victorieux a pu être enterré selon les rites traditionnels. [...]
[...] De plus, les lois sont créées par les hommes alors pourquoi certains hommes désobéissent-ils à ces lois ? Cependant si, en théorie, cette expression est improbable, en pratique, il existe beaucoup d'exemples depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, tout autour du monde. La plupart du temps, la désobéissance civique correspond à un acte de bravoure où l'on ne craint pas la sanction et qui met en jeu des valeurs morales. Mais cette désobéissance civique doit servir au plus grand nombre et pas uniquement, dans la mesure du possible, à une seule personne, l'action devrait également rester pacifique, non violente, pour ne pas risquer la vie de personnes non concernées par ce geste. [...]
[...] Si comme ici, l'action reste pacifique, on peut parler de désobéissance civique. On peut aussi utiliser cette expression, si l'on désobéit à une loi particulière, car on ne la trouve pas justifiée ou si l'on est en désaccord avec celle-ci. Ainsi, David Thoreau, au XIXe siècle, refuse de payer une taxe, il s'oppose donc à un droit positif. L'argent de cet impôt aura servi à financer une guerre contre le Mexique, à laquelle il s'opposait. Dans ce cas, encore une fois une désobéissance civique peut être justifiée, Thoreau ne voulant pas financer un crime. [...]
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