En 1789, les révolutionnaires français rédigèrent la Déclaration des Droits de l'Homme et Citoyen, associant ainsi les concepts de citoyenneté et d'humanité. Bien sûr, les hommes à qui l'on reconnaissait des droits de citoyens étaient hommes avant d'être citoyens. Au sens biologique, l'humain préexiste bien évidemment au citoyen.
Se demander si l'on peut être homme sans être citoyen c'est donc se poser la question de l'essence de l'homme ; au-delà de l'être vivant purement biologique, y a-t-il des caractéristiques propres qui font l'humanité d'un homme ? On se demande donc ici si ce n'est pas précisément la citoyenneté (la participation à la vie de la cité, à l'élaboration des lois et au respect de celles-ci) qui fait l'humanité ; au fond la citoyenneté est-elle l'essence de l'homme ?
[...] L'analyse des sociétés pré démocratiques, dans lesquelles le concept de citoyenneté n'est pas encore présent, conduit à penser que l'homme peut évidemment être homme sans être citoyen puisqu'il exprime tout à fait son humanité (par l'art, par la pensée, etc.) Pourtant si l'on considère comme un animal politique essentiellement libre et souverain qui se doit à la vie de la cité pour être pleinement homme, alors on en vient à associer de façon nécessaire humanité et citoyenneté Néanmoins on remarque finalement que cette association est paradoxale : si l'homme est libre il ne peut être contraint vivre en citoyen. L'homme peut donc être libre sans être citoyen dans une société autonome et démocratique qui place l'homme en son centre. [...]
[...] L'homme peut refuser sa citoyenneté et demeurer homme. S'il est libre par essence, il peut employer sa liberté à refuser de participer à refuser de participer à la vie de la cité sans perdre de son humanité pour autant. L'homme qui s'abstient d'aller voter, qui ne respecte pas les lois, peut vivre de façon autonome, librement, il est homme à part entière tout en n'étant pas citoyen. De même les métèques à Athènes, ne prenaient pas part à la vie de la cité mais ils n'en étaient pas nécessairement moins hommes. [...]
[...] Il ne se définit que par lui-même et non pas par son appartenance au groupe, donc on peut être homme sans être citoyen. Les héros romantiques sont à cet égard révélateurs de la vision qu'ont les modernes de l'individu. Julien Sorel, le héros de Stendhal dans le Rouge et le Noir (1830) par exemple, représente bien cet individu seul face au monde, et Stendhal en décrivant les sentiments de passion et de révolte qui animent Julien fait de lui un homme, humain à part entière, mais humain pour ce qu'il est individuellement, pas parce qu'il serait citoyen ou qu'il participerait à la vie de la cité. [...]
[...] Peut-on être homme sans être citoyen ? En 1789, les révolutionnaires français rédigèrent la Déclaration des Droits de l'Homme et Citoyen, associant ainsi les concepts de citoyenneté et d'humanité. Bien sûr, les hommes à qui l'on reconnaissait des droits de citoyens étaient hommes avant d'être citoyens. Au sens biologique, l'humain préexiste bien évidemment au citoyen. Se demander si l'on peut être homme sans être citoyen c'est donc se poser la question de l'essence de l'homme ; au-delà de l'être vivant purement biologique, y a-t-il des caractéristiques propres qui font l'humanité d'un homme ? [...]
[...] L'homme pré démocratique serait-il homme sans être citoyen ? Oui si l'on considère qu'il n'est pas nécessaire de participer à l'élaboration des lois pour être pleinement homme. Tout dépend de la conception que l'on a de l'homme. Si l'on considère avec Aristote l'homme comme un animal politique intrinsèquement social, il lui faut être un citoyen libre : c'est seulement comme cela qu'il est pleinement homme. D'ailleurs pour Aristote les esclaves sont légitimement asservis car ayant perdu leur âme ils ne sont pas pleinement hommes. [...]
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