« Les partis politiques sont des enfants de la Démocratie et du suffrage universel » (Max Weber). Même si Weber semble ici établir une hiérarchie dans le temps s'agissant de l'apparition des notions de Démocratie et de partis politiques (ces derniers apparaissant après la Démocratie puisqu'ils sont ses « enfants »), ce qui importe ici est le lien de type fonctionnel qu'il établit entre elles : ses deux notions sont clairement indissociables à ses yeux, l'une ne pouvant exister ni fonctionner sans l'autre.
La prise en compte du phénomène partisan est, à l'échelle des sciences sociales, une réalité observable fort ancienne. Ainsi Jean Charlot (député socialiste sous la IVème République) affirma que le terme « parti » est l'un des plus anciens du lexique qu'utilisent les sciences sociales, et que le vocable « parti politique » précéda de deux bons siècles celui de « classe sociale » dans le vocabulaire savant.
Les auteurs ne se sont toutefois jamais accordés sur une définition précise du vocable « parti politique ». Le « dictionnaire de la politique française » l'entend de la manière suivante : ce serait un groupement de personnes destiné à faire connaître, à soutenir et à défendre une doctrine ou un système politique, son activité essentielle visant la conquête des postes électifs. Présenter des candidats, mener des campagnes pour les élections deviennent dès lors sa raison d'être.
Le qualificatif « nécessaire », quant à lui, se dit d'une condition, d'un moyen, dont l'existence, la présence, est requise pour répondre au besoin de quelqu'un ou au fonctionnement de quelque chose.
Ce sujet appelle une réflexion sur la nécessité des partis politiques en Démocratie aujourd'hui, réflexion qui s'articulera autour de deux questions centrales : le système politique peut-il fonctionner sans partis politiques ? Et pour quelles raisons ne pourrait-il pas s'en passer ?
Notre argumentation sera structurée en trois axes.
En effet, il conviendra tout d'abord d'analyser les arguments des détracteurs des partis politiques, de voir comment ces derniers ont toujours été, dans une certaine mesure, les mal-aimés de la Démocratie.
Ensuite, nous démontrerons que l'existence des partis politiques est la meilleure preuve qu'à un moment donné de l'Histoire, ils ont été vus comme nécessaires. Ils sont donc apparus à la faveur d'un contexte particulier qui répond à une nécessité bien précise, ce que nous développerons.
Enfin, notre dernière partie aura pour objet de trancher le débat, en affirmant, arguments à l'appui, que malgré les inconvénients qu'ils présentent, les partis politiques sont aujourd'hui nécessaires à la bonne marche de la Démocratie.
[...] Ainsi, la République ne pouvait tolérer la présence de corps intermédiaires entre l'Etat et le peuple. Cette vision se retrouve dans la Constitution de 1958 : c'est la seule en Europe à faire si peu de place aux partis politiques. En effet, le seul article qui y fait expressément référence est l'article qui dispose que Les partis et groupements politiques concourent à l'expression du suffrage et qu'ils forment et exercent leur activité librement Ils doivent par ailleurs respecter les principes de la souveraineté nationale et de la Démocratie Cet article mêle liberté et contrainte pour les partis politiques : ils sont libres d'exercer leur activité, mais dans les limites de la Démocratie et de la Souveraineté nationale. [...]
[...] Quelles sont les raisons de cette nécessité et à la faveur de quel contexte sont-ils apparus ? Un phénomène relativement récent Si l'on remonte à la période de l'Antiquité, on ne trouve pas de trace de l'existence de partis politiques. Le modèle de Démocratie de l'époque (Athènes) permettait à ses citoyens d'exprimer directement leurs revendications, sans corps intermédiaires ni quelque système de représentation que ce soit. En effet, ces derniers se réunissaient en assemblées pour mener leur propre gouvernement, chacun étant libre de prendre la parole devant la communauté, et de proposer les mesures qui lui semblaient nécessaires. [...]
[...] Présenter des candidats, mener des campagnes pour les élections deviennent dès lors sa raison d'être. Le qualificatif nécessaire quant à lui, se dit d'une condition, d'un moyen, dont l'existence, la présence, est requise pour répondre au besoin de quelqu'un ou au fonctionnement de quelque chose. Ce sujet appelle une réflexion sur la nécessité des partis politiques en Démocratie aujourd'hui, réflexion qui s'articulera autour de deux questions centrales : le système politique peut-il fonctionner sans partis politiques ? Et pour quelles raisons ne pourrait-il pas s'en passer ? [...]
[...] Ils ont donc tiré les leçons de l'Histoire en plaçant le multipartisme au front du combat contre le totalitarisme et pour la défense de la Démocratie. Enfin, il est intéressant de constater que dès qu'un régime autoritaire amorce un mouvement de démocratisation, l'on assiste inévitablement à une prolifération d'organisations partisanes qui étaient jusque là réduites au silence le plus strict. Comme si la libéralisation de la parole citoyenne appelait inexorablement une organisation de cette dernière en différents courants de pensée, étape admise aujourd'hui comme indispensable à une hypothétique accession au pouvoir. [...]
[...] Les partis politiques sont-ils nécessaires ? Les partis politiques sont des enfants de la Démocratie et du suffrage universel (Max Weber). Même si Weber semble ici établir une hiérarchie dans le temps s'agissant de l'apparition des notions de Démocratie et de partis politiques (ces derniers apparaissant après la Démocratie puisqu'ils sont ses enfants ce qui importe ici est le lien de type fonctionnel qu'il établit entre elles : ses deux notions sont clairement indissociables à ses yeux, l'une ne pouvant exister ni fonctionner sans l'autre. [...]
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