Tous les jours, nous nous conformons à un certain nombre de règles qui dictent notre quotidien. Pourquoi obéir ? Pourquoi ne faire ce que l'on veut plutôt ?
Reprenons tout d'abord la définition de l'obéissance donnée par Max Weber. Selon lui, l'obéissance signifie que l'action de celui qui obéit se déroule, en substance, comme s'il avait fait du contenu de l'ordre la maxime de sa conduite et cela simplement de par le rapport formel d'obéissance, sans considérer la valeur ou la non-valeur de l'ordre.
Si l'on souhaite aborder le problème de manière plus concrète, il est possible de s'intéresser à l'Etat. En effet, l'Etat est le modèle le plus flagrant, le plus emblématique, d'obéissance, de soumission volontaire d'un groupe à un autre. Pourquoi une telle obéissance ? Pourquoi les citoyens acceptent-ils que l'Etat soit le seul à avoir l'usage légitime de la violence, à imposer des lois, à les contraindre à payer l'impôt ?
[...] Pour faire simple, nous verrons d'abord pourquoi obéit-on et ensuite pourquoi ne désobéit-on pas. I Comment parvenir à l'obéissance ? Cela peut sembler un peu simpliste mais il semblerait que l'être humain ait besoin d'un chef. Kant disait: L'homme est un animal qui, lorsqu'il vit parmi d'autres membres de son espèce, a besoin d'un maître. Car il abuse à coup sûr de sa liberté à l'égard de ses semblables[ Il lui faut donc un maître pour briser sa volonté particulière, et le forcer à obéir à une volonté universellement valable; par là chacun peut être libre. [...]
[...] C'est dans ce cas précis que la domination semble être la plus stable et pérenne. Les gouvernés se soumettent volontairement et acceptent d'être dominés et d'obéir. Il faut remarquer par ailleurs que l'intérêt de tout groupe dominant est de perpétuer la croyance en sa légitimité. Peu importe, après tout, qu'ils soient réellement légitimes ou pas, ce qui importe c'est la croyance en la liberté. La contrainte et la légitimité permettent d'obtenir l'obéissance tout en sachant que la croyance en la légitimité et l'intérêt des gouvernés dans la gouvernance est essentielle à la stabilité et à la pérennité de la domination. [...]
[...] Pourquoi obéit-on ? Quels sont nos intérêts personnels à l'obéissance ? Les intérêts de l'obéissance Les gouvernés acceptent d'obéir et donc reconnaissent la légitimité d'un pouvoir parce qu'ils y trouvent un quelconque intérêt ou parce qu'ils consentent à la situation. - Intérêt matériel : c'est la promesse de quelque chose, d'une contrepartie à l'adhésion du régime en place. L'exemple type est celui de la corruption. - Intérêt affectif : On obéit par adhésion à la personne du chef, du fait de son charisme. [...]
[...] Nous considérons tous les élections démocratiques il y a eu naturalisation du phénomène mais ne croyons-nous pas à tort ? Bibliographie WEBER Max, La domination légale à direction administrative bureaucratique Economie et société, vol.1, Première Partie, section chapitre III, Plon ( 1ère ed pp. 285-325. LAKEHAL Mokhtar, Dictionnaire de Science Politique : les 1500 termes politiques et diplomatiques pour rédiger, comprendre et répondre au discours politique, 3ème ed. [...]
[...] Le pouvoir est sacré et connait un processus de naturalisation du pouvoir, c'est-à-dire que le temps justifie son existence. Dans ce type de légitimité, la personnalisation du pouvoir est très forte. On obéit à la personne et non pas à des règlements. Quand il y a une révolte, c'est la plupart du temps contre les abus de la personne au pouvoir ( non-respect des traditions ) et non contre le système. Les exemples les plus illustres de ce système sont bien évidemment les monarchies absolues ou le tsarisme. [...]
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