Obéissance, fondement de l'Etat, légitimité étatique, Thomas Hobbes, contrat social, imposition, désobéissance civile, violence légitime, pouvoir politique
En effet, on peut considérer que le fondement de l'État, c'est-à-dire ce qui permet à l'État d'exister et ce qui légitime son existence, n'est pas naturel, mais artificiel. Ce sont les hommes, par leur action volontaire, qui permettent au pouvoir politique de se constituer et de faire autorité. Hobbes, dans le Léviathan, le fait remarquer. Puisque le droit naturel des individus entraîne le conflit et la division, c'est en renonçant à ces droits qu'ils peuvent faire exister un droit positif qui s'applique à tous. L'État est donc avant tout l'unification de toutes forces individuelles dans une force commune, force qui permet alors d'unifier toutes les volontés individuelles.
[...] Par tradition, il faut entendre une pratique tellement ancienne qu'elle paraît naturelle, comme une seconde nature. Ainsi, un pouvoir et sa violence peuvent être acceptés, car ils apparaissent naturels et, dans une certaine mesure, inévitables, car dans l'ordre des choses Enfin, l'État et sa violence sont légitimés s'il respecte des procédures rationnelles. On entend par là un ensemble de règles et de protocoles définis a priori, c'est-à-dire indépendamment de la situation violente. Par exemple, la police française doit utiliser la violence en respectant des procédures et des règlements : quand des CRS chargent en manifestation, cela doit être précédé de trois appels à la dispersion. [...]
[...] C'est à cette seule condition qu'il peut alors exister un droit positif et une norme collective de justice : c'est l'État, par sa force, qui les définit et les fait respecter. Ainsi, il est nécessairement injuste de désobéir parce que la seule norme de droit est définie par l'État lui- même et repose sur un contrat passé entre les membres de la société, contrat qui repose précisément sur l'abandon, par l'individu, de son droit naturel à agir par soi-même. III. Préserver la société Cette thèse selon laquelle toute désobéissance est illégitime peut se défendre d'un autre point de vue. [...]
[...] L'obéissance comme fondement de l'État I. Thèse Nous essaierons de montrer qu'on ne peut pas légitimer un droit de désobéissance au sens où c'est précisément l'obéissance volontaire aux lois qui assurent leur légitimité. II. Contrat social En effet, on peut considérer que le fondement de l'État, c'est-à-dire ce qui permet à l'État d'exister et ce qui légitime son existence, n'est pas naturel, mais artificiel. Ce sont les hommes, par leur action volontaire, qui permettent au pouvoir politique de se constituer et de faire autorité. [...]
[...] Ainsi, même l'usage de la violence par l'État ne peut constituer une raison de se révolter. Si cette conception montre que l'obéissance n'est pas qu'un simple acte de soumission, mais qu'elle a une fonction politique forte (garantir l'existence de l'État), elle n'est pourtant pas satisfaisante, car elle ne pose pas de limite à l'obéissance. Certes, comme le disait Constant, il faut savoir sacrifier au bien public ses valeurs morales, mais ce sacrifice ne peut pas être absolu. Alors, comment justifier la désobéissance sans avoir recours au droit naturel ? [...]
[...] On peut conclure deux choses à partir des analyses de Weber. Premièrement, que la violence n'est justifiée que si elle est exercée par un pouvoir politique lui-même reconnu comme légitime. En ce sens, aucune désobéissance violente ne peut être justifiée. Deuxièmement, on ne peut pas justifier la désobéissance en se basant sur la violence de l'État : cette violence fait partie des fonctions qui peuvent lui être légitimement accordées. Par exemple, dans cette perspective, la violence policière n'est pas une raison de révolte parce qu'elle est légitimité comme violence nécessaire à l'État. [...]
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