En quoi le bombardement d'une ville est-il juste ? Comment abattre de sang-froid son adversaire peut-il être juste ? Le caractère oxymorique du sujet semble tellement évident qu'on pourrait s'en étonner ! Toutefois, la notion de justice est empreinte de subjectivité et peut donc parfois porter à confusion.
La moralité se manifeste dans le cas où la décision prise par le sujet s'oppose à tous ses intérêts. Etre moral, c'est vouloir le bien et soutenir l'intérêt général à tout prix, même si cela va à notre encontre. C'est une compilation de principes généraux reconnus. Par exemple, vouloir le juste est considéré comme positif, comme moral. On se situe dans le cadre de la légitimité, liée à la moralité, et non dans celui de la légalité stricte. Pour l'instant, on ne fait que renforcer notre première impression.
[...] Par exemple, lors de la guerre du Golfe, la coalition n'a pas immédiatement fait feu sur l'armée irakienne. Les Occidentaux, Etats-Unis en tête, ont d'abord fait pression pour que l'armée irakienne se retire, à travers des blocus économiques, une date butoir fixée pour les échanges diplomatiques et une menace d'intervention militaire (une menace, pas une déclaration L'Irak ne céda pas malgré ces menaces crédibles et la guerre devint légitime, sans être pour autant l'ultime recours puisqu'on ne peut atteindre l'ultime recours, pas même savoir quand l'atteindre. [...]
[...] Le second jugement concerne la modalité de la guerre : nous disons qu'elle est menée justement ou injustement. Il s'agit en réalité de l'éternelle distinction entre le jus ad bellum, soit la justice dans la guerre, et le jus in bello, la justice durant la guerre. Alors que la première notion nous invite à formuler un jugement sur les causes de la guerre, notamment l'agression et la légitime défense ; la seconde notion traite plus du respect ou de la violation des règles de guerre. [...]
[...] La notion de proportionnalité Certains refuseront d'admettre la légitimité d'une guerre sous prétexte que ses coûts seront toujours supérieurs aux gains. C'est une interprétation du concept de proportionnalité qui mesure les pertes et les gains. Il est évident qu'à travers la notion de seuil morale vue précédemment, nous attendons des dirigeants politiques qu'ils se préoccupent un minimum des coûts et des profits. Toutefois, aussi scandaleux qui cela puisse paraître, cette considération doit à tout prix rester de l'ordre de la préoccupation. [...]
[...] En effet, les frontières entre la responsabilité et la culpabilité sont-elles aussi floues pour les dirigeants politiques, les terroristes, la population civile, les soldats En conclusion, les arguments s'opposant à la théorie de la guerre juste ne sont pas soutenables car l'ultime recours n'est pas atteignable et le proportionnalisme n'est pas mesurable en pratique. La théorie de la guerre juste est intimement liée au concept de morale. Nous l'avons vu avec la comparaison entre la stratégie militaire et la morale, mais aussi entre la dualité jus in bello et jus ad bellum. Cette théorie incorpore une dimension éminemment politique. Son utilisation peut notamment être détournée à des fins politiques, comme d'autres théories de la guerre ont pu l'être auparavant (Clausewicz). [...]
[...] La notion de guerre juste est-elle contradictoire En quoi le bombardement d'une ville est-il juste ? Comment abattre de sang- froid son adversaire peut-il être juste ? Le caractère oxymorique du sujet semble tellement évident qu'on pourrait s'en étonner ! Toutefois, la notion de justice est empreinte de subjectivité et peut donc parfois porter à confusion. La moralité se manifeste dans le cas où la décision prise par le sujet s'oppose à tous ses intérêts. Etre morale, c'est vouloir le bien et soutenir l'intérêt général à tout prix, même si cela va à notre encontre. [...]
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