Non-violence, Gandhi, responsabilité individuelle, lutte, Martin Luther King
Gandhi inspira à Martin Luther King et Nelson Mandela deux formes de combat divergentes. On s'interroge sur les limites de la non-violence, qui ne fut jamais pour le Mahatma qu'une forme particulière de la lutte.
C'est au philosophe américain Henri David Thoreau que l'on doit la première théorisation de la résistance passive, définie dans son ouvrage de 1849 Civil Disobedience.
Seule la responsabilité individuelle peut, selon lui, guider le destin des hommes, qui ne doivent en aucun cas de soumettre à l'autorité d'un gouvernement civil.
La loi n'est alors qu'une forme de violence qui se prétend légitime. Thoreau, qui écrivit : « sous un gouvernement qui emprisonne injustement, la place de l'homme juste est aussi en prison », a influencé de nombreux penseurs de la non-violence qui ont vu en lui le père d'une contre-société libertaire et néanmoins harmonieuse.
[...] L?assassinat de King lui-même en 1968, qui déclencha des émeutes violentes et à bien des égards suicidaires parmi des Noirs toujours discriminés, eut raison de son idéal. Malcolm X disait non-violence me va si elle marche. Mandela, de Fanon à Gandhi Mandela, doute dès l?origine de la validité des méthodes non-violentes pour faire face à l?arbitraire du pouvoir. Après le terrible massacre de Sharpeville en 1960 que l?ANC renonce à l?impératif de non-violence en créant sa branche armée l?année suivante, Umkhonto we Sizwe (lance de la nation) dont Mandela prend la tête. [...]
[...] Or, seule la violence permet de purifier l?esprit du colonisé et elle seule peut faire plier l?oppresseur. L?année même où Mandela lance sa première opération de guérilla armée, Frantz Fanon écrit: Le colonialisme n?est pas une machine à penser, n?est pas un corps doué de raison. Il est la violence à l?état de nature et ne peut s?incliner que devant une plus grande violence. Conclusion En 1999, Nelson Mandela reçoit des mains de la petite-fille de Mohandas Gandhi le prix Gandhi/Luther King de la non-violence. [...]
[...] Pourtant, plus que jamais après cette date, Gandhi impose la non-violence et la non- coopération, le refus de respecter la loi coloniale et de payer les impôts de la discrimination. La lutte non-violente contre l?oppression coloniale telle que définie par Gandhi n?est donc pas synonyme d?un amour universel inné et viscéral porté à la nature humaine. S?il refuse de répondre à la violence par la violence, il rejoint Freud dans sa conviction que la haine de la violence en soi-même s?apparente à une forme d?auto-asservissement. [...]
[...] Sa découverte de l??uvre de Gandhi constitua à cet égard une avancée considérable vers la réconciliation du christianisme avec le réformisme social. Dans son autobiographie, il rappelle qu?il s?apprêtait à renoncer au pacifisme chrétien lorsqu?il comprit la force du message de Gandhi et sa pertinence pour l?émancipation des Noirs américains. Il voit en lui, non sans humour, le plus grand Chrétien du monde moderne À la chaire, il cite la marche du sel menée par Gandhi en 1928 comme le modèle dont les Noirs doivent s?inspirer. [...]
[...] La non-violence est-elle possible ? Gandhi inspira à Martin Luther King et Nelson Mandela deux formes de combat divergentes. On s?interroge sur les limites de la non-violence, qui ne fut jamais pour le Mahatma qu?une forme particulière de la lutte. Aux sources de la non-violence, les lectures de Gandhi C?est au philosophe américain Henri David Thoreau que l?on doit la première théorisation de la résistance passive, définie dans son ouvrage de 1849 Civil Disobedience. Seule la responsabilité individuelle peut, selon lui, guider le destin des hommes, qui ne doivent en aucun cas de soumettre à l?autorité d?un gouvernement civil. [...]
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