le problème soulevé par les rapports entre Morale et Politique est le suivant :
a/ rapport des fins et des moyens : la fin justifie-t-elle les moyens ? Tous les moyens ?
b/ rapport de l'individu et de l'État : les individus ont-ils quelque liberté ? Attendent-ils tout de l'État ? Quel état ? L'État est-il au service des individus composant une société, ou bien l'Etat se superpose-t-il à la société civile, écrasant alors celle-ci ? Jusqu'où doit aller l'autorité de l'État ? Jusqu'où doit aller l'exigence morale ? Et si le conflit entre morale et politique, qui doit céder : l'impératif politique ou l'impératif moral ? (...)
[...] Faut-il simplement en faire le creux constat et se désoler, en affirmant platement que la politique devrait être morale ? Or, nous affirmons cela. Au nom de quoi ? Au nom de la morale et des exigences de la conscience qui en appelle à l'humanité et à des exigences en droit d'humanité. Ces exigences se trouvent inscrites en les grandes déclarations de l'humanité, entre lesquelles la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme. In fine, si nous voulons vraiment que la morale et la politique soit réellement davantage liées ; si nous ne voulons pas nous contenter d'une oiseuse espérance de cette liaison entre morale et politique, il nous faut alors vraiment chercher à devenir citoyen, et même plus : citoyen du monde (Épictète) ; penser les affaires publiques, sortir de nos paresses intellectuelles et de nos lâchetés morales, sortir de nos servitudes consenties, rompre d'avec nos silences qui créent la majorité silencieuse Il nous faut alors philosopher et agir en philosophe en travaillant à la réalisation de la République dont la forme empirique la moins pire est le système politique démocratique ; car un tel système est fondé sur des idées d'essence morale. [...]
[...] Attendent-ils tout de l'État ? Quel état ? L'État est-il au service des individus composant une société, ou bien l'Etat se superpose-t- il à la société civile, écrasant alors celle-ci ? Jusqu'où doit aller l'autorité de l'État ? Jusqu'où doit aller l'exigence morale ? Et si le conflit entre morale et politique, qui doit céder : l'impératif politique ou l'impératif moral ? Développement Incompatibilité radicale de la morale et de la politique ? Depuis Antigone et Créon, les exemples abondent. [...]
[...] Si dans l'ordre politique la démocratie est le plein développement de la personne, cela tient au fait que les principes fondateurs de la démocratie sont la liberté et l'égalité. En régime démocratique, les citoyens sont soumis à la loi. Mais cette obligation de soumission à la loi doit être compatible avec la liberté : L'obéissance à la loi qu'on s'est prescrite est liberté. écrit Rousseau. Par conséquent, la démocratie doit produire une valeur qui n'est pas dans la nature de cet être sociable-insociable (Kant) qu'est l'homme : le Droit et la Loi doive inverser les rapports de forces. [...]
[...] ( Distinction entre Droit et Morale à effectuer). Le bien visé par la morale n'est jamais de l'ordre de ce qui est ( = le fait), mais de l'ordre de ce qui devrait être ( = la valeur). Et cet ordre des valeurs doit advenir si les hommes se mettent à penser et agir en tant qu'êtres raisonnables. Donc ce n'est pas dans du point de vue des fins que morale et politique semblent antinomiques, mais du point de vue des moyens. [...]
[...] L'impératif moral ou l'impératif politique ? Nous l'avons dit : il n'y a qu'un seul impératif catégorique et il est moral. Comment alors pourrait-il y avoir conflit frontal entre Morale et Politique, puisque tous deux ne sont pas sur le même terrain ? (La moral énonce ce qui doit être mais n'est pas encore : ordre des valeurs / La politique dénonce ce qui doit être sinon sanctions par le moyen de la force : au nom de la loi : ordre du fait) II/ De l'autorité politique : A. [...]
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