De l'anarchie à la dictature totalitaire, l'Homme a mesuré les avantages et inconvénients de chaque système, pour aboutir au XXIe siècle avec une organisation considérée comme la meilleure, bien que critiquée par de nombreux philosophes comme Platon dans "La République" ou des économistes comme Arrow dans son théorème d'impossibilité : la démocratie.
Ce régime veut que le peuple d'un territoire soit souverain, que le pouvoir appartienne au peuple. Mais les Hommes ont souvent des opinions différentes dans le domaine de la politique. Comment est-il alors possible de faire avancer les choses si les individus ne savent se mettre d'accord ? Faut-il accorder l'exercice du pouvoir au plus grand nombre d'individus qui savent se rassembler autour d'une idée, c'est à dire à une majorité ?
C'est en tout cas ce qui se passe dans une démocratie lors d'élections ou de débats. La majorité s'impose par son nombre. Mais lui donne-t-on raison par principe ou par soumission? Y-a-t-il un rapport d'obligation ou de contrainte dans l'expression de la volonté d'une majorité sur les minorités ? La majorité exprime-t-elle un pouvoir ou une autorité ? Si dans nos sociétés il est légal de considérer l'expression de la ( ou des ) majorités comme juste, est-ce bien légitime ?
Il est question de différencier un droit qui serait le résultat d'un raisonnement de raison commun à tous les hommes, et une force qui traduit un rapport de violence, de puissance et d'autorité d'un groupe sur un autre pour analyser lequel de ces termes qualifie l'expression d'une majorité.
[...] Mais même dans le cas idéal où la majorité réussirait à s'exprimer serait-ce réellement de son droit que d'avoir raison ? Est-ce que le peuple est toujours en mesure de juger ce qui est bon ou mauvais pour lui ? Apparemment pas si l'on considère simplement que Hitler a accédé au pouvoir à travers des élections démocratiques. Cet exemple simple montre les limites de la démocratie et de la raison de la majorité. Si elle agit par automatisme, par pure opposition, sans réelle réflexion, comme c'est souvent le cas la majorité est une force. [...]
[...] Quand on cherche à laisser le peuple s'exprimer, pour déterminer une majorité sur une question, n'agissons-nous pas par mimétisme social ? Est-ce que le peuple agit vraiment dans une logique de réflexion personnelle pour enrichir le débat ? Ne sommes-nous pas, pour un grand nombre, des moutons de Panurge quand il s'agit de politique ? Rousseau qui était en faveur d'une démocratie absolue admet que dans un cadre représentatif la majorité exprime une force. La démocratie qu'il préconisait dans le contrat social ne pouvait s'appliquer qu'à des ensembles restreints de personnes. [...]
[...] Une majorité exprime à la base une force. C'est le nombre de personnes qu'elle rassemble qui lui confère cette force. Mais il faut donc considérer la finalité de son action. Si celle-ci agit par pur souci de bonté et de justice, cette force qu'elle exprime devient un droit. C'est ce dont on a convenu avec l'établissement des systèmes démocratiques à l'ensemble des pays du globe ( à quatre exceptions près). Les échecs qu'a connus la démocratie dans le passé ont permis aux peuples de se rendre compte de l'importance de leur participation dans la vie politique d'un pays. [...]
[...] Ladite majorité parlementaire exerce donc un droit, mais un droit qui est en fait une force. Le peuple ne peut plus s'exprimer directement, et ainsi une minorité d'individus dit représenter une majorité de personnes, tout en ayant tout le pouvoir législatif. Rousseau affirmait ainsi que l'on n'est plus forcé d'obéir, on n'y est plus obligé”, c'est-à-dire que le droit, la justice ne s'appliquent que par la force, sauf dans le cas où la justice émane directement du peuple. Mais dans un cadre représentatif, la justice n'émane pas directement du peuple. [...]
[...] Une majorité exprime-t-elle une force ou un droit ? Nous, humains, sommes aujourd'hui plus de six milliards sur une planète dont la surface habitable est limitée. Il est difficile voir impossible de s'isoler totalement pour vivre en autarcie complète. Nous sommes contraints de vivre en société, de vivre ensemble. Pour ce faire, nous avons tenté au fil de l'Histoire d'appliquer plusieurs modèles théoriques pour nous organiser et nous gouverner. De l'anarchie à la dictature totalitaire, l'Homme a mesuré les avantages et inconvénients de chaque système, pour aboutir au XXIe siècle avec une organisation considérée comme la meilleure, bien que critiquée par de nombreux philosophes comme Platon dans La République ou économiste comme Arrow dans son théorème d'impossibilité : la démocratie. [...]
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