Notes rédigées d'un oral de khâgne (2ème année de classe préparatoire littéraire) sur le sujet : "Quel est le fondement de la liberté politique ?". Le devoir s'interroge sur la question de ce fondement, à travers les figures majeures de Platon, Rousseau et Kant.
[...] Liberté de quelques uns pour la liberté effective de tous Cependant, le fondement de la liberté politique est la liberté de l'esprit, et non pas l'inverse, puisque comme le dit Kant, il se trouvera toujours quelques hommes pensant par eux-mêmes et capables de secouer le joug de la minorité La liberté est donc totalement intérieure (puisqu'on parle ici de liberté d'esprit), mais elle peut devoir venir de l'extérieur : il est très difficile pour un homme pris individuellement de s'arracher à la minorité, qui est presque devenue une nature, alors qu'un public peut parvenir à s'éclairer lui-même. Conclusion : Le point commun entre ces trois conceptions des fondements de la liberté politique est l'importance de la raison. [...]
[...] Ainsi, ce que l'on peut considérer aujourd'hui comme les effets de la liberté politique (liberté d'expression, droits du citoyen, liberté d'esprit ) sont en réalité ses fondements, car si la raison ne peut se développer sans liberté politique, la liberté politique ne peut qu'être incomplète sans l'exercice de la raison. Sapere aude ! Ose te servir de ton propre entendement ! Telle est la devise des Lumières (Qu'est-ce que les Lumières ceux dont on a souvent dit (avec un peu trop de déterminisme, mais avec une part de vérité) qu'ils ont été la cause profonde de la Révolution Française, la plus grande revendication de liberté politique de l'Histoire. [...]
[...] Dans une société juste, le gouvernement doit dominer, et le peuple être modéré, et produire. Dans la société idéale, les sages seraient au pouvoir ; Platon est partisan de l'aristocratie, gouvernement des meilleurs, et adversaire de la démocratie, qu'il considère comme un excès de liberté pour le peuple. La liberté politique Il convient de respecter un ordre de droit en soi (obéir à sa raison) dans le but d'appliquer cet ordre à la société (obéir au gouvernement). De plus, une société justement hiérarchisée peut libérer le peuple en le menant vers le Vrai et le Bien, jamais chez Platon totalement indissociables de la liberté ; livré à lui-même, le peuple s'enfonce dans l'ignorance et perd les moyens d'être libre. [...]
[...] Ainsi, se poser la question du fondement de la liberté politique, c'est se demander quelle est la condition de la liberté politique, ce qui la fait exister et fonctionner. Platon Le fondement de la liberté : la justice et l'ordre L'ordre dans l'âme Tripartition de l'âme : logistikon (la raison), thümos (l'irritabilité), epithümia (les désirs). Hiérarchie idéale : le logistikon domine l'âme. Dans les faits, les désirs, qui devraient être modérés, dominent. Pour Platon, on ne peut pas être libre sans respecter cet équilibre. L'ordre dans la société Le même schéma est appliqué à la société : gouvernement / armée / peuple. [...]
[...] La liberté par l'obéissance à la loi, donc à soi Pour Rousseau, la liberté est le fait de n'obéir à rien d'autre qu'à soi- même, et à sa raison. Politiquement, cela se traduit par l'obéissance à la loi, qui est l'expression de la volonté générale ma volonté particulière en tant qu'elle est volonté raisonnable et qu'elle s'écarte des intérêts particuliers). Parallèle Platon/Rousseau : obéir à la Raison Ainsi, pour Platon et pour Rousseau, être libre, c'est obéir à la raison (au logistikon / à la loi raisonnable), mais ils ne posent pas le problème de la même façon : chez Platon, l'obéissance à cet ordre raisonnable est moins une garantie de la liberté individuelle qu'une garantie du bon fonctionnement de la société, alors que pour Rousseau, la loi doit d'abord permettre la liberté du citoyen. [...]
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