En garantissant l'ordre social, l'Etat marque le passage de l' « état de nature » -caractérisé à la façon hobbesienne par la guerre de tous contre tous-, à l'état civil, dans lequel chacun est libre en obéissant à la loi pour tous. En considérant que l'état de nature pour l'Homme , celui de la misère et de la guerre de chacun contre chacun, est à dépasser comme pour faire évoluer le genre humain au sein d'une communauté légiférée, codifiée, harmonisée; « le pouvoir commun », celui de l'Etat est la solution. En partant de cette idée, l'Etat devient le héros de la liberté au sens politique, la liberté des Hommes-citoyens ; membres à la fois d'une réalité historique et d'une construction théorique. On parle du système étatique comme d'une entreprise née d'un compromis entre les hommes qui ont mis en place un ensemble d'institutions et approuvés parfois implicitement un mode d'organisation sociale territorialement défini. Autrement dit, en tout lieu et en tout temps l'Etat n'a pas la même réalité, la même nature, le même principe ou le même objet mais on retient l'idée d' « universel concret » de Hegel très utile pour envisager la question de la liberté politique effective au-delà des subtilités insondables et dérivées. Sous cet angle, la liberté figure jusqu'ici dans l'attente, elle se vise et s'atteint peut-être par l'Etat dit de droit ou Etat libre comme la démocratie, l'aristocratie, à défaut d'un autoritarisme, opine-t-on. Pour atteindre la liberté, il faudrait l'Etat. Elle est une fin, une fin de l'Etat, c'est-à-dire un objectif, un but auquel tendent ou auquel espèrent ses citoyens qui sont, logiquement sa raison d'être. Il s'exécute pour et avec eux. L'Etat a donc faim de liberté. Mais est-ce sa seule motivation ? « La liberté est-elle l'unique fin de l'Etat ? » L'unique ? C'est-à-dire, une, seule et cela en terme quantitatif mais aussi une fin seule en son genre, c'est-à-dire dans l'exclusivité voire dans l'unicité et ce en terme plus qualitatif. La liberté surpasse-t-elle toute autre fin ou, et les réunit-elle ? En outre, la liberté se trouve-t-elle aux limites de l'Etat, à la frontière même de son champ d'action ou du possible ? La liberté serait alors une fin de l'Etat dans le sens où elle la borne, se trouve à son extrémité. La question qui est présupposée est, où ce trouve la liberté dans le système politique, qu'entendre par « unique fin » ? A contrario, serait-ce une dérision que de définir la liberté comme l'unique fin de l'Etat si on considère alors la liberté comme une essence de l'homme nu, primitif aliéné par le système étatique. On s'interroge sur le contenu réel de l'idée de liberté et d'Etat mais aussi et surtout sur la dimension et le caractère ou encore l'appréciation unique de la fin de l'Etat.
[...] On voit ici que la liberté reste une question d'opinion, liée au sentiment de sécurité. Vivre sans crainte pour soi, ses biens et les siens vis-à-vis des autres serait donc la condition d'un Etat libre. Cette définition de la liberté politique, chez Montesquieu est celle de l'absence de craintes. Savoir si la fin de l'Etat est uniquement la liberté revient à se demander s'il favorise ou pas ce sentiment exclusif de sûreté. Autrement dit, la liberté n'est pas une fin unique dans le sens où elle est toute seule quand on relève les objectifs de l'Etat. [...]
[...] En somme, l'Etat vient mettre le concept de Liberté à sa sauce celle des lois ou institutions qui coordonnent le nouvel espace vital et mode de vie externe et interne de l'homme et qui la replonge, malgré les dires au préalable dans l'anarchie (ou l'état de nature). Selon Platon, il y a une logique interne unique qui gouverne la marche des différents régimes. La liberté est-elle ainsi politisée. Autrement dit, la liberté politique est dans l'acquis et non dans le non- donné. [...]
[...] De plus, l'Etat ne se contente pas de vouloir rendre libre, mais il a pour fin la concorde entre hommes libres (Traité politique ch5, et d'où l'« unique qu'est la liberté car il allie. La liberté est unique dans le sens où elle est pensée dans l'unicité des hommes-citoyens. Grâce à l'unicité, ils peuvent espérer la liberté ; ensemble. C'est l'espérance et non la crainte qui motive la population d'un Etat dit libre. L'espérance est ici présentée comme le culte de la vie La vie humaine ne saurait se réduire à sa seule dimension biologique. [...]
[...] La question qui est présupposée est, où ce trouve la liberté dans le système politique, qu'entendre par unique fin ? A contrario, serait-ce une dérision que de définir la liberté comme l'unique fin de l'Etat si on considère alors la liberté comme une essence de l'homme nu, primitif aliéné par le système étatique. On s'interroge sur le contenu réel de l'idée de liberté et d'Etat mais aussi et surtout sur la dimension et le caractère ou encore l'appréciation unique de la fin de l'Etat. [...]
[...] La liberté est universelle et l'altérité est tout ce dans quoi le sujet se fait. La science, la politique et l'art sont les moyens de dépasser l'opposition à l'altérité. La liberté devient collectivité des esprits, fraternité. La philosophie vient au service de sa connaissance réelle. La liberté n'est plus fin mais principe ici ou tout simplement au même niveau. La fraternité étant un facteur qui entre aussi en jeu. C'est dire que des fins se joignent et se rejoignent. Il y a de multiples facteurs, chacun lié à la liberté parce que servant la liberté. [...]
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