Nous étudierons donc dans une première partie le concept de liberté et le contenu qu'on peut lui donner, avant de voir comment cette liberté s'exerce concrètement dans les sociétés modernes. Nous ne traiterons pas des questions de libre-arbitre ou du contexte social de la liberté avec le débat libéraux/communautariens sur la pluralité d'options ou le « moi encombré » de Sandel car elles ont trait aux conditions d'exercice de la liberté et non à sa substance. Nous nous bornerons donc à étudier le contenu de la notion de liberté dans ce qu'elle implique en matière de relation avec autrui et le pouvoir, comme le suggère l'intitulé...
[...] Nous renonçons à une part de liberté contre une part de sécurité, une protection contre les aléas de l'existence et la libération du besoin. Il y a aussi la nécessité de préserver les fondements du lien social à travers certaines valeurs. Ainsi il conviendrait plutôt de dire que la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui et à d'autres valeurs, jugées fondamentales, le verbe pouvoir signifiant soit avoir le droit de soit avoir les moyens de en fonction des conceptions . [...]
[...] L'individu a des droits naturels (Constant s'oppose aux utilitaristes) et une partie de son existence doit rester en dehors de toute intervention législative ou sociale. C'est là la conception de tous les libéraux classiques, de Smith à Hayek, en passant par Bastiat, Milton Friedman ou von Mises. Pour eux, la liberté individuelle et la non intervention étatique dans certains domaines inclut la dimension économique. La liberté est donc également la liberté de commerce ou d'entreprendre, le marché étant même une garantie de la liberté contre la politique. [...]
[...] Mais là se pose le problème des limites d'un tel raisonnement : pourquoi ne pas interdire l'alcool, le tabac ou les sports extrêmes ? Qui dans une société pluraliste peut déterminer une éthique commune et comment peut-il y arriver alors que la caractéristique d'une telle société est précisément la diversité des valeurs et la fin de la monopolisation de la vérité morale par des autorités traditionnelles? Conclusion On l'a vu, la liberté donne lieu à de grandes difficultés de définition, de nombreux courants différents s'en réclamant. [...]
[...] Il s'agit d'une liberté négative poussée à l'extrême. Le plus haut degré d'ordre dans la société s'exprime par le plus haut degré de liberté individuelle, en un mot par l'anarchie La phrase est de Proudhon (Confessions), pour lui la forme la plus intense de liberté s'associe à la négation absolue du pouvoir, il s'agit d'une affirmation radicale de l'individu et de son indépendance : quiconque met la main sur moi pour me gouverner est un usurpateur, je le déclare mon ennemi Pour lui, le contrat social à la Rousseau ou le gouvernement démocratique sont des mystifications, il prône une vision où la liberté est ancrée dans la réalité économique. [...]
[...] Par ailleurs, la liberté consiste à faire tout ce qui ne nuit pas à autrui est en fait la première phrase de l'art de la DDHC. Or celle-ci fait partie du bloc de constitutionnalité français, donc du droit positif. Il s'agit-là d'une conception de la liberté communément partagée dans les démocraties. La question est de savoir si ces dernières permettent réellement à leurs citoyens d'agir sans contraintes et que tout ce qui ne porte pas atteinte aux droits d'autrui est autorisé. [...]
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