La liberté consiste-t-elle à ne dépendre que des lois ?

Résumé du document

« Les Hommes naissent libres et égaux en droit », indique la Constitution. Afin de dépasser leur état naturel de dépendance personnelle, le pacte social ; par un acte d'association fondamental et définissant le critère de policité, détruit l'humanité et construit la citoyenneté. La Constitution c'est la justice réelle dans les institutions (lois civiles). La liberté réelle (rationnelle) est incluse dans la Constitution d'un Etat. Autrement dit, les hommes substituent à la liberté naturelle fictive une liberté civile réalisée par des lois. La liberté, d'abord abstraite est seulement rendue effective par ou mieux avec seulement avec des lois. Les lois sont les vecteurs de la réalisation de la liberté, en l'occurrence ; elles concrétisent les textes dans l'action : la subordination des intérêts particuliers, égoïstes dans la volonté générale, collective. En ce sens, la liberté consiste à dépendre des lois. Elle se nourrit des lois. Sous le mot « liberté » se cache celui de « lois », d'où l'idée d'interaction, de complémentarité, de communion ou plutôt de fondation. Les lois sont le socle sur lequel s'exprime la liberté.

Extraits

[...] La liberté consiste-t-elle à ne dépendre que des lois ? Les Hommes naissent libres et égaux en droit indique la Constitution. Afin de dépasser leur état naturel de dépendance personnelle, le pacte social ; par un acte d'association fondamental et définissant le critère de policité détruit l'humanité et construit la citoyenneté. La Constitution c'est la justice réelle dans les institutions (lois civiles). La liberté réellle (rationnelle) est incluse dans la Constitution d'un Etat. Autrement dit, les hommes substituent à la liberté naturelle fictive une liberté civile réalisée par des lois. [...]

[...] Constant prend le parti de la liberté des Modernes où l'Homme est moins dépendant des opinions, des industries et des religions de la Cité. Il peut jouir personnellement, dépendre de ses propres passions en restreignant le champ d'action des lois. La modernité revendique l'hétéronomie, la vie dans un état de dépendance personnelle. Vire-t-on vers la fiction que représente la liberté naturelle sous la plume de Hobbes (Le Léviathan) ou même Locke qui admet que l'harmonie originelle est imparfaite et se parfait par la justice qui mène à la liberté ? [...]

[...] La liberté prend alors de la consistance. Il semble évident qu'il y a une forme de liberté antérieure aux lois. Et si être libre est être libre pour autrui comme pour soi par le doute et la méditation, douter de la liberté politique comme d'un bien visé (fin) non pas réalisé (résultat) entièrement et douter des lois liberticides comme l'arbitraire contre l'arbitraire en dépit des idéaux sur papier c'est peut-être là et seulement à cet instant que la liberté philosophique libère la liberté des citoyens. [...]

[...] La liberté prend alors les lois comme auxiliaire (au serviteur Les lois servent la liberté, elles la rendent effective dans le sens où l'entend la Constitution (maîtresse du bien, du mal, de l'admissible et du non admissible au sein des hommes). Mais à contre- courant ? La philosophie, si souvent incomprise, donne à la pensée une vision révolutionnaire incarnée dans l'image du Grand Homme. Si, au final, la liberté consiste à ne dépendre que des lois, c'est relativement aux hommes et seulement à eux parce qu'en créant l'Etat ils en ont décidé ainsi relativement laissant filtrer quelques subtilités. [...]

[...] Il faut de bonnes fondations (fermes) pour un bon résultat, à la fois utile (intérêt), durable (étendue, universel) et crédible (valeur, raison d'être). On parle aussi de dépendance. Les lois sont une contrainte concédée, parce que nécessaire à la liberté. Des dépendances autres, il n'en manque pas : les autres, le maître, la nature, les passions, le destin Pourquoi admet-on la contrainte des lois exclusivement ? Comment justifier que ce soit là le fondement même de la liberté ? Pourquoi se libérer de toute contrainte et supporter les lois pour être libre ? Comment dépasser cette contrariété (paradoxe) ? [...]