Le VIème siècle athénien est incontestablement le théâtre de nombreux changements institutionnels majeurs qui marqueront la démocratie athénienne, et lui donneront l'image égalitaire qu'on lui prête aujourd'hui.
En effet, la cité athénienne du début du VIème siècle fonctionne en se fondant sur un schéma institutionnel archaïque relativement simple. En l'absence de souverain, le pouvoir est exercé par un collège de 9 magistrats : les archontes. La cité dispose d'un conseil, la Boulé de l'Aréopage, où siègent les membres de l'aristocratie foncière issus des différents clans dirigeants (les gene) ainsi que les archontes sortis de charge. Enfin, les magistrats ou le conseil peuvent décider de réunir le demos, assemblée des citoyens aisés, pour approuver les décisions prises. Ce système archaïque va très vite s'avérer inadéquat à la direction de la cité. En plus de favoriser les inégalités et la sélection par la fortune, il est dépourvu de contre-pouvoirs. Or, pour les législateurs athéniens, l'intérêt de ne pas avoir de roi titulaire d'un pouvoir absolu est précisément de ne pas subir les affres d'un pouvoir arbitraire. Ils envisagent donc de grandes réformes du régime afin de faire participer l'ensemble des citoyens à la prise de décisions : c'est ainsi que va naître la démocratie, au sens actuel du terme. La chose politique devient la chose de tous, et non plus d'un petit nombre.
Cette renaissance politique d'Athènes s'inscrit dans le cadre de la crise connue par la Grèce aux VIIème et VIème siècles avant J.C. : la sténochorie, problème non réglé par la colonisation, entraine un lourd endettement du monde paysan. Afin d'échapper à la servitude pour dettes, les petits propriétaires terriens sont contraints d'abandonner leurs terres aux aristocrates. La Grèce voit alors naître un mouvement de revendication général dont le principal mot d'ordre est le partage des terres entre pauvres et riches. Seule Sparte y procédera. Au-delà de cet aspect économique et social, la crise prend un dimension militaire au travers de la « révolution hoplitique ». Le fantassin devient la pièce maîtresse des batailles. Dès lors, un grand nombre de guerrier est nécessaire. L'aristocratie perd le monopole de la guerre, et les simples citoyens (cad la partie supérieure de la paysannerie), contraints à verser « l'impôt du sang » exigent d'être associés à la prise des décisions politiques. On assiste à l'affirmation d'un fort désir d'égalité dans la répartition des droits et des charges.
Des archontes, Dracon puis Solon, sont chargés d'apporter des solutions à cette crise. Ils vont engager des réformes de fond, qui ne seront que peu appréciées des aristocrates. Après une transition tyrannique, Clisthène parachèvera leur œuvre en donnant naissance à la démocratie à proprement parler.
[...] En effet, la cité athénienne du début du VIe siècle fonctionne en se fondant sur un schéma institutionnel archaïque relativement simple. En l'absence de souverain, le pouvoir est exercé par un collège de 9 magistrats : les archontes. La cité dispose d'un conseil, la Boulé de l'Aréopage, où siègent les membres de l'aristocratie foncière issus des différents clans dirigeants (les gene) ainsi que les archontes sortis de charge. Enfin, les magistrats ou le conseil peuvent décider de réunir le demos, assemblée des citoyens aisés, pour approuver les décisions prises. [...]
[...] Il désire une égalité sur tous les plans entre les citoyens athéniens, sans distinction de rang. La tyrannie des Pisistratides - Biographie succincte de Pisistrate - Pisistrate profite de la situation de crise pour s'emparer du pouvoir en s'appuyant sur le demos, mais exerce le pouvoir en dehors du cadre institutionnel, bien qu'il conserve l'ensemble des institutions et lois existantes à Athènes. o Malgré des pratiques contraires au principe d'égalité civile (ex : seuls ses partisans peuvent être nommés magistrats), son règne est globalement bénéfique : paix politique, aide matérielle, politique de grands travaux, première monnaie frappée à Athènes, pas de proscriptions sanglantes . [...]
[...] Un bouleversement du cadre institutionnel archaïque : les tentatives pour sortir de la crise Afin de trouver des solutions à la crise qui frappent les cités grecques de la période archaïque, des législateurs sont investis de pouvoirs importants dont ils useront afin de mener de grandes réformes égalitaires A ceci succédera, à Athènes, la dictature de Pisistrate, aujourd'hui présenté comme un tyran-philosophe proche du peuple, dont le but sera de saper les bases du pouvoir de l'aristocratie Les archontes législateurs : Dracon et Solon - Institués comme arbitres tenant la balance égale entre les aspirations des riches et les prétentions des pauvres. Ils sont légitimement investis de pouvoirs importants, et produisent un ensemble de lois (nomoi) connues de tous et applicables à tous. Ces lois sont le bien commun de la cité. - Dracon élabore une législation pénale commune extrêmement sévère dans le but de mettre un terme à la pratique de la vengeance privée. Il s'agit d'un premier pas vers l'atténuation des monopoles aristocratiques : la loi est applicable à tous. [...]
[...] o Sur le plan juridique, il poursuit l'œuvre de Dracon en fournissant à la cité un corpus de lois écrites, publiées, connues de tous et applicables à tous. o Sur le plan politique, il organise une répartition censitaire de la population, dont découle la participation aux charges militaires (Pentacesiomédimnes / hippies / zeugites / thètes). Les droits et devoirs politiques sont modulés selon cette classification. o Sur le plan institutionnel, il crée le tribunal de l'Héliée, juridiction populaire émanant de l'Ecclésia, et servant de contre poids à l'Aréopage. - Solon recherche l'équilibre : sans céder aux revendications populaires, il cherche à saper le monopole économique de l'aristocratie. [...]
[...] C'est l'épistate. o Rempli le rôle de bureau de l'Ecclésia. - Par ses réformes successives, tous peuvent maintenant participer à part égale à la vie politique de la cité. Les décisions politiques deviennent alors la chose de tout citoyen, chacun pouvant s'exprimer librement à l'Ecclésia, ou formuler des requêtes auprès de la Boulé des 500. Ainsi se met en place un jeu de contrôles et contre-pouvoirs propre à l'esprit de la démocratie athénienne : aucun pouvoir n'est exercé de façon absolue ou pour une durée importante. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture