laïcité, valeur purement occidentale, laïcité française, pays de culture protestante, anticléricalisme
Les pays occidentaux ont en commun un mode de fonctionnement séculaire et une répartition des prérogatives entre sphères temporelle et religieuse. Cette laïcité (ou sécularisation) est, en pratique, multiforme. Elle désigne aussi bien des attitudes, des institutions, qu'une forme de gestion sociétale. Il en existe autant de modèles que de pays, pouvant présenter autant de similitudes que de divergences. On observe déjà ce contraste dans deux pays aussi proches que la France et la Belgique.
En 1877, le terme « laïque » apparaît dans le Littré, dictionnaire de la langue française : il désigne les personnes qui se détachent de la religion. Ce sens particulier résulte d'une réaction au contexte politique. A l'époque, l'Église s'était « re-cléricalisée » après l'effondrement causé par la Révolution française. Les opposants à ce renouveau religieux entendent accentuer l'anticléricalisme par l'utilisation d'un concept fort. Par la suite, le sens évolue. Désormais, l'État est dit « laïque » quand il reconnaît les cultes sans discrimination ou, si nécessaire, en établissant une séparation véritable entre les différentes confessions et la sphère publique. Le propre de la laïcité française a consisté à défendre cette approche. Aujourd'hui, on a l'habitude de qualifier un mouvement profane ou un État non religieux, de laïque. Vu la diversité du concept à travers le monde, Guy Haarsher entend éviter la référence exclusive à ce mot « laïcité », qui renvoie au combat contre le cléricalisme et conçu dans un cadre catholique français dominant.
[...] de Michel Bozdémir. Paris : L'harmattan p Ajoutons, avec Hervé Hasquin, que les notions de sécularisation et de laïcisation ne sont ni contradictoires ni identiques. La première désigne l'harmonisation lente et pacifique entre sphères politique et religieuse, l'autre relève plutôt du compromis entre les deux institutions après une longue période d'antagonisme Quant à la laïcité philosophique française, son sens rejoint, sans ambiguïté, celui de la sécularisation. Elle véhicule des valeurs à vocation universaliste, dont la tolérance, la solidarité et l'humanisme. [...]
[...] Concernant le serment en matière judiciaire, il n'y a plus d'obligation de prêter serment devant Dieu, au cours d'une instruction criminelle. Les emblèmes religieux sont également proscrits dans les salles d'audience. En 1948, s'inspirant du texte français de 1789, l'Assemblée Générale des Nations Unies proclame la Déclaration universelle des droits de l'homme, recommandant aux Etats membres de le faire distribuer et commenter dans les établissements d'enseignement. On est loin de sa généralisation à l'ensemble des peuples. Ce n'est que bien années plus tard, que certains peuples arabes pourront y accéder, suite aux insurrections du printemps arabe. [...]
[...] Cela aboutit aux mesures de Jules Ferry, à propos de l'enseignement public. Leur application, dès 1882, s'étend sur quatre ans: gratuité de l'école primaire, une journée de congé hebdomadaire pour permettre une instruction religieuse en dehors de l'école, la définition des rôles et limites de l'éducateur dans l'enseignement civique, un enseignement assumé par un personnel laïque. En 1905, la République ne salarie ni ne subventionne les cultes et ne nomme plus les évêques. Une loi dissocie la religion du pouvoir civil. [...]
[...] Par la suite, le sens évolue. Désormais, l'État est dit laïque quand il reconnaît les cultes sans discrimination ou, si nécessaire, en établissant une séparation véritable entre les différentes confessions et la sphère publique. Le propre de la laïcité française a consisté à défendre cette approche Aujourd'hui, on a l'habitude de qualifier n mouvement profane ou un État non religieux, de laïque Vu la diversité du concept à travers e monde, Guy Haarsher entend éviter la référence exclusive à ce mot laïcité qui renvoie au ombat contre le cléricalisme et conçu dans un cadre catholique français dominant C'est autour du vocable sécularisation non chargé de contestation anticléricale, que se sont finalement regroupées les notions de progrès, de culture et d'institutions. [...]
[...] Laïcité française Le cheminement du processus va du Moyen Âge à la modernité politique. Il se précise, entre 1285 à 1314, dans un attachement à l'indépendance monarchique vis-à-vis des ingérences du Pape. Philippe le Bel une politique d'opposition à Rome. Son Eglise, dénommée gallicane par référence aux origines gauloises de la France, se consolide sous Louis XIV, monarque de droit divin, qui amorce véritablement le processus de séparation des pouvoirs. Au-delà de la volonté d'émancipation de l'Eglise, le Gallicanisme tend à priver la religion d'une dimension politique. [...]
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