John Locke : Théorie de la Connaissance et Philosophie politique

Résumé du document

John Locke (1632-1704) était un philosophe anglais appartenant au courant empiriste. Engagé dans la défense des idéaux républicains lors de la Glorieuse Révolution qui suivit la Révolution anglaise, il est considéré comme l'un des principaux théoriciens de l'Enlightenment en Angleterre. Son travail aurait également été repris par les Encyclopédistes qui l'auraient mis au service de la Révolution française . Tantôt présenté comme le « prophète de l'esprit du capitalisme, [tantôt comme…] un défenseur de la solidarité sociale ». Il est pour les uns à l'origine d'une pensée individualiste, pour les autres celui qui inspira à Rousseau l'idée d'une « volonté générale ». Enfin si certaines analyses le présentent comme un défenseur du droit naturel, il est également perçu comme un « pourfendeur masqué de la loi naturelle ». Ces contradictions témoignent de la difficulté d'aborder l'œuvre philosophique de Locke. Pour James Tully, les concepts lockiens sont souvent repris par différents courants, mais sa pensée est rarement comprise dans son ensemble comme une doctrine empiriste cohérente .

Nous étudierons la philosophie de Locke en deux temps : premièrement en nous penchant sur ses deux aspects métaphysique et politique ; puis dans un deuxième temps en analysant quel a été l'apport de sa pensée pour la philosophie politique, ainsi qu'en y apportant quelques éléments de critique. Notre travail portera essentiellement sur l'ouvrage An Essay Concerning Human Understanding, ainsi que sur le second Traité du gouvernement civil, qui constituent la partie la plus importante de l'œuvre de John Locke.

Extraits

[...] LOCKE, John, Traité du Gouvernement Civil, Flammarion p148-154. Ibid., p156. Ibid., p159. FONBAUSTIER, Laurent, John Locke : Le droit avant l'Etat, Michalon p70. Ibid. Ibid., p73. LOCKE, John, Traité du Gouvernement Civil, Flammarion p271. Ibid., p206-207. [...]

[...] C'est ainsi que Locke perçoit la dégradation de l'état de nature. Il définit l'état de guerre comme un état d'inimitié et de destruction[36] dans lequel un homme manifeste à un autre son intention de le perdre. Pour Locke l'anarchie dans laquelle nous plonge le tandem liberté-égalité, à savoir l'absence d'autorité juridique compétente auprès de laquelle on pourrait avoir recours, donne le droit à l'innocent de considérer l'agresseur comme les bêtes, c'est à dire comme non soumis aux lois de la raison. [...]

[...] ( L'état de guerre : D'un point de vue économique la condition humaine se caractérise par la rareté des biens, ce qui accroît les tensions et plonge l'homme dans des conflits d'intérêts[35]. Les hommes, qui naturellement échangent, créent les deux outils que sont la monnaie et la capitalisation des marchandises. Logiquement certaines fortunes se développent au dépends d'autres. Egaux en droits mais pas devant la fortune, les hommes se divisent en deux classes : l'une possédant les moyens de produire, l'autre la force de production. Cette inégalité menace l'égalité originelle. [...]

[...] BRYKMAN, Geneviève, Locke : Idées, langage et connaissance, Ellipses p31. Ibid., p33. Ibid. M. PARMENTIER, op. cit., p79-80 in Brykman, Geneviève, Locke : Idées, langage et connaissance, Ellipses p63. LOCKE, John, Traité du Gouvernement Civil, Flammarion Introduction par Simone Goyard-Fabre,p25 TULLY, James, Locke : Droit naturel et propriété, Presses Universitaires de France p69. Ibid. [...]

[...] Sartre décrit dans la Nausée son expérience de l'existence, de la contingence : la gratuité parfaite. Pour lui les hommes sont réduits au nombre des existants ce qui est la, sans aucune raison. L'existence n'est pas la nécessité, les existants se laissent rencontrer, mais on ne peut pas les déduire. Aucun être nécessaire ne peut expliquer l'existence [ Tout est gratuit, ce jardin, cette ville et moi-même. Voilà ce que les salauds, ceux du coteau vert et les autres, essaient de se cacher avec leur idée de droit. [...]