La première définition de l'individu est "tout être formant une unité distincte et ne pouvant être divisé sans être détruit". L'analogie avec l'Etat s'effectue tout de suite puisque lui non plus ne peut être divisé sans être détruit. De plus, le fait de parler d'individu met l'accent sur les particularités voire les différences qui le distinguent de tout autre ?contrairement au terme de "personnes" qui montre l'aspect semblable par la raison et la faculté de communiquer. Cependant, cette notion, même si c'est en opposition, se construit par rapport une entité plus grande : la société, l'Etat. L'Etat est l'ensemble des institutions (politique, juridique, militaire, administratif, économique) qui organise une société sur un territoire donné (...)
[...] Or Spinoza rétorque : s'il dépendait de nous de vivre selon la raison plutôt que sous l'emprise des passions, tous les hommes régleraient sagement leur vie sur la raison mais cela n'arrive pas. Donc, pour Spinoza, chacun a un plaisir particulier qui l'entraîne. Pour les théologiens, ceci est une impuissance de l'homme, un vice de la nature humaine qui découle du péché originel. Mais selon Spinoza, ils se contredisent eux-mêmes par cet exemple : si le premier homme avait eu une âme maîtresse d'elle-même, et le pouvoir de se maintenir ou de tomber, pourquoi aurait-il choisi de tomber ? [...]
[...] Si le souverain devient despotique et menace la vie des sujets, ils peuvent recouvrir leur droit naturel pour leur survie, car le droit à la vie reste un droit inaliénable et imprescriptible. C'est pour sauvegarder ce droit à la vie que l'Etat a été instauré, s'il le menace lui-même les sujets ont un droit et même un devoir de résistance. Mais certains problèmes soulevés par le fondement de l'autorité publique restent irrésolus : quelle part d'obéissance le pouvoir peut-il légitimement exiger, sans outrepasser son droit ? [...]
[...] Car il a pour définition la puissance commune de la multitude et il est constitué pour garantir sa sécurité, et pour servir avec plus de puissance des intérêts communs ; par conséquent, s'il donne aux citoyens desquels il devait servir les intérêts des raisons de s'associer contre lui, il n'a plus de raison d'être, il retourne sa propre force contre lui-même. Même s'il n'est pas despotique, le droit du souverain est comme une puissance supérieure à celle de ses sujets ; c'est le droit naturel. Ainsi, deux empires sont comme deux individus dans l'état de nature. Mais un empire peut se défendre d'une oppression étrangère alors que l'individu à l'état de nature est trop accablé par le sommeil, la recherche de nourriture, la maladie, la vieillesse. [...]
[...] Certes il menait la vie d'un animal stupide et borné paisible et calme. Rousseau a à la fois peur du danger d'une pensée telle que celle de Locke -le pouvoir de l'Etat doit être limité, restreint au seul domaine public mais ne doit pas intervenir ni dans religion ni même dans l'économie-, et de Hobbes –tous les pouvoirs au représentant, même sur la question religieuse sinon la guerre civile est inévitable, l'autorité est nécessaire pour assurer la sécurité des biens et des personnes et protéger les conflits d'intérêts privés qui règnent à l'état de nature-. [...]
[...] Le droit de la nature, et donc celui de chaque individu, s'étend jusqu'aux limites de sa puissance. Si les hommes vivaient seulement selon la raison, le droit naturel se rapportant au genre humain serait déterminé par la seule puissance de la raison. Mais les hommes sont conduits par l'aveugle désir : la puissance naturelle des hommes n'est donc pas défini par la raison mais par tout appétit quelconque qui les détermine à agir et à faire des efforts pour se conserver autrement dit les passions. [...]
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