Systèmes de pression, fixateurs d’opinion, liberté de pensée, ressenti populaire, taux d’abstention
Dans les années 1930, Franklin Roosevelt a réussi à défier la communauté des affaires et à prendre le dessus sur elle, au moins le temps d'une réforme majeure. Un fait rarissime. Pourquoi les politiques ne parviennent-ils plus, aujourd'hui, à des décisions de ce type ? Manque de volonté ? Absence de courage ?
Les vertus que sont le courage et la volonté politique ne servent à rien si elles ne savent pas à quoi s'appliquer. Or, la science ne dit plus à quoi il convient de les appliquer. C'est d'intelligence que l'on manque plus que de courage ou de volonté.
[...] Absence de courage ? Les vertus que sont le courage et la volonté politique ne servent à rien si elles ne savent pas à quoi s'appliquer. Or, la science ne dit plus à quoi il convient de les appliquer. C'est d'intelligence que l'on manque plus que de courage ou de volonté. Ainsi, depuis la crise de 2008, le sujet de la séparation des activités bancaires émerge. Des débats ont lieu. Les économistes et les banquiers ont réussi à mettre du doute dans l'esprit de nos gouvernants. [...]
[...] Du reste, la politique a disparu de bien des manières. La mondialisation a fait disparaître l'autonomie économique des différentes nations, et donc l'un des principaux champs de l'action du pouvoir. La France ne maîtrise plus ses taux d'intérêt, sa balance des paiements, son chômage. La situation s'applique à tous les pays développés. Or, il n'y a pas de gouvernement mondial. Il n'y a donc pas de lieu pour l'exercice d'une volonté politique. Finalement, chacun des gouvernements nationaux a pour mission de préserver ses intérêts locaux dans le marasme global, au détriment d'autres besoins et contre un intérêt général hypothétique que personne ne décrit. [...]
[...] On parle du nécessaire renouvellement des politiques. Sans doute. Mais les politiques font figure de vaincus interdits de penser à long terme. Leur renouvellement n'y changerait rien. Il suffit de voir la gestion par la presse des campagnes électorales : elle interdit toute émission de perspectives au-delà de la prochaine campagne. Pourquoi les politiques ne s'élèvent-ils pas contre ce diktat du court terme ? Il faudrait déjà qu'ils soient en mesure de penser le long terme, et ensuite qu'ils en aient le temps. [...]
[...] Un procédé télévisuel odieux consiste à passer le discours d'un politique en coupant le son au profit d'un commentaire de journaliste : le message devient celui du commentateur. Le politique est un singe qui gesticule. Ce traitement de la fonction politique a quelque chose de meurtrier. Le besoin médiatique : faire rire de ce qui est important. La caricature du pouvoir fonctionne comme une interdiction de légitimité. Le système de communication médiatique, dominé par la brièveté et l'oralité, ne se montre plus capable de présenter les sujets complexes, il ne sait plus que commenter la vulgarité. 2015. [...]
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