Révolution, Marx, dogme marxiste, social-démocratie, révisionisme de Bernstein, mouvement ouvrier, idéaux révolutionnaires, lutte des classes
« L'histoire de toute société jusqu'à nos jours, c'est l'histoire de la lutte des classes.
Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot : oppresseurs et opprimés, se sont trouvés en constante opposition ; ils ont mené une lutte sans répit, tantôt déguisée, tantôt ouverte, qui chaque fois finissait soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la ruine des diverses classe en
lutte ». Par le Manifeste du Parti Communiste dont est extrait cette citation, Karl Marx contribue à structurer l'idéologie socialiste autour de l'idée de « révolution », conclusion de la
lutte des classes et fondement d'un ordre nouveau. Il est difficile de définir ce concept de révolution : nous nous en tiendrons ici à une acception large, soit une « transformation profonde des institutions, de la société et parfois des valeurs fondamentales de la civilisation ». Ceci posé, si cette idée de Révolution est centrale au moment de la fondation du mouvement ouvrier dans la seconde moitié du XIXème siècle, elle n'est plus considérée comme un réel objectif à la fin des années 1930 : au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale, le Labour Party britannique inscrira ainsi dans son manifeste que « le socialisme ne peut arriver du jour au lendemain, comme résultat d'un week-end de révolution ». Nous poserons donc la question suivante : comment le mouvement social-démocrate (dans son sens le plus large) a-t-il peu à peu renoncé à l'idée d'une révolution lointaine au profit de politiques concrètes destinées à améliorer les conditions immédiates de vie des travailleurs ?
[...] The West European left in the Twentieth Century, I.B. Tauris & Co Ltd, New York TOUCHARD Jean, Histoire des idées politiques. T2. [...]
[...] On peine clairement à répondre à cette question : en France, la SFIO ne parvient pas à renouveler son programme, se contentant de republier de vieilles brochures de Jaurès et Guesde ! Il faudra attendre 1936 et le Front Populaire pour que le parti s'accorde sur un programme modernisé en association avec la SFIC et les radicaux de gauche : malgré d'importantes avancées sociales, l'expérience se conclura finalement par la division autour de la Guerre d'Espagne ainsi que l'irresponsabilité financière. [...]
[...] Millerand s'exclamera ainsi : il n'y a plus de droits ouvriers, plus de lois sociales : il n'y a plus que la guerre Tandis que de nombreuses figures du mouvement ouvrier choisissent donc la Nation au mépris de leurs engagements internationalistes, certains entendent profiter du chaos pour déclencher la Révolution : Lénine et les Bolcheviks y parviendront en Russie en 1917, tandis que Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht lanceront le soulèvement spartakiste à partir de 1916. Cette tendance reste pourtant minoritaire en Europe durant la Première Guerre Mondiale, bien qu'elle remporte une adhésion croissante devant la poursuite du conflit. [...]
[...] Pourquoi demander le suffrage universel, si ce n'est que l'on a pris conscience de l'importance qui doit être accordée aux moyens légaux pour atteindre des objectifs concrets ? Les partis sociaux démocrates ont souvent refusé de collaborer avec d'autres partis, mais des personnalités seules ont parfois franchi la ligne rouge : dans le sillage de Millerand (1899), les députés SPD du Wurtemberg ont ainsi voté en faveur d'un budget qui incluait une augmentation générale (1907). 2/7 Durant la Première Guerre Mondiale, les sociaux-démocrates participeront le plus souvent aux gouvernements d'union nationale, et au lendemain de la guerre le tabou est levé, des coalitions avec des partis libéraux étant acceptées : sous la chancellerie de Friedrich Ebert en 1918 en Allemagne, en 1923 au Royaume-Uni, en 1924 en France dans le cadre du Cartel des Gauches Comment en est-on arrivé à cette modération ? [...]
[...] Le XXe siècle de 1870 à nos jours, Presses Universitaires de France, Paris BRUNET Jean-Paul, Histoire du socialisme en France, Presses Universitaires de France, Paris DOLLEANS Edouard, Histoire du mouvement ouvrier. Tome A. Collin, Paris DONNEUR André, L'internationale socialiste, Presses Universitaires de France, Paris DREYFUS Michel, L'Europe des socialistes, Editions Complexe, Brussels DROZ Jacques (sous la direction Histoire générale du socialisme. Tome III : de 1919 à 1945, Presses Universitaires de France, Paris GOUGEON Jacques-Pierre, La social-démocratie allemande (1830 1996). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture