Quel rapport entre Socrate et Jean-Jacques Rousseau ? Entre la pensée scolastique et la Renaissance ? Entre l'absolutisme et le contractualisme ? Dans la pensée, tout est affaire de continuité et de rupture. De prolongement et de coupure. De différence et de répétition, pour reprendre le titre d'un livre du philosophe français Gilles Deleuze.
Mettre des auteurs bout à bout, des idées en correspondance, des évolutions politiques en résonnance aboutit à une conclusion capitale : la pensée n'est jamais qu'un long fil qui n'a ni début, ni fin. On peut y entrer par plusieurs issues, de face ou de côté. Néanmoins, le choix chronologique s'imposait ici : partir des Anciens pour arriver aux modernes, monter les marches plutôt que les descendre ; pour comprendre 25 siècles de pensée philosophique et politique, il vaut mieux partir de la base de l'édifice pour voir et comprendre toutes ses évolutions et bifurcations. C'est l'objet de ce travail.
[...] Son importance vient de ce qu'elle intègre la philosophie antique à la pensée chrétienne. C'est seulement à partir de saint Thomas que la pensée grecque fait partie de l'héritage occidental[10]. C'est précisément ce mouvement d'intégration, d'absorption de la pensée Antique principalement celle d'Aristote à la pensée chrétienne, c'est-à- dire à la théologie que l'on appelle scolastique. Marie-Dominique Chenu, dans Introduction à l'étude de Saint-Thomas-d'Aquin, précise la spécificité de cette philosophie : La scolastique médiévale ne peut se définir davantage par le souci de subordonner la vie intellectuelle à la vie religieuse, et de constituer un système spéculatif ayant pour objet essentiel l'accord direct d'une philosophie avec le dogme chrétien. [...]
[...] Telle est la génération de ce grand Léviathan, ou plutôt pour en parler avec plus de révérence, de ce dieu mortel, auquel nous devons, sous le Dieu immortel, notre paix et notre protection. Car en vertu de cette autorité qu'il a reçue de chaque individu de la république, l'emploi lui est conféré d'un tel pouvoir et d'une telle force, que l'effroi qu'il inspire lui permet de moduler les volontés de tous en vue de la paix intérieure de la mutuelle contre les ennemis de l'extérieur. [...]
[...] Pour les historiens des idées politiques, comme par exemple Jean-Jacques Chevallier, Bodin est un précurseur de l'absolutisme dans la mesure où il place la souveraineté au centre de la politique et du droit public et le remet au seul monarque. Autrement dit, l'État n'existe que s'il y a une puissance souveraine qui défend la société. De plus, Jean Bodin introduit la distinction de l'État et du gouvernement, et celle de la souveraineté et de l'exercice de la souveraineté. La loi est l'effet de la volonté de la puissance souveraine (le monarque ou le peuple), et non plus l'émanation de la volonté divine ou l'expression d'une loi naturelle. [...]
[...] [ ] Le prince, devant donc agir en bête, tâchera d'être tout à la fois renard et lion : car, s'il n'est que lion, il n'apercevra point les pièges ; s'il n'est que renard, il ne se défendra point contre les loups[19]. Machiavel dresse le portrait type du prince permettant d'échapper et aux pièges et aux loups qui doit être fondé sur le virtù ce qui signifie dans la tradition, l'ensemble des qualités civiques, c'est-à-dire la vertu mais il ne l'utilise pas dans le même sens que les Anciens, c'est- à-dire soit la prudence aristotélicienne ou la morale platonicienne. [...]
[...] Ibid., p.205-206. John Locke, Traité du gouvernement civil, 14. Ibid., p.207. Ibid. Ibid., p.208. Ibid., p.208-209. Ibid., p.209. Ibid., p.225. [...]
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