Issu de la Polis grecque et de la res publica romaine, l'État apparaît comme l'héritier d'une organisation humaine débutée dans l'Antiquité. Néanmoins aujourd'hui, l'État est de plus en plus vivement critiqué du fait notamment, de son opacité et son aspect théorique, abstrait. En effet, qu'est-ce que l'État ? Pour H. Arendt, le terme « État » vient du latin status rei publicae qui signifie « forme de gouvernement ». Issu du latin « status » signifiant « action de se ternir », le terme « Etat » apparaît durant la Renaissance dans sa signification politique. Cependant, cette notion reste sujette à débat notamment d'un point de vue juridique divisant l'État en trois notions soit, l'État de puissance qui remonte aux ouvrages de N. Machiavel où l'État a pour fonction de maintenir l'ordre dans la société dont il assure la direction ; l'État de droit de H. Kelsen, où l'État ne produit que de l'ordre juridique par le biais de normes ; l'État de service de L. Duguit où l'État ne peut disposer de droits subjectifs et ne saurait être en mesure d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit. L'État est alors l'expression de la solidarité sociale.
[...] Kant dans son Projet de paix perpétuelle, publié au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, propose la mise en place d'une gouvernance mondiale permettant l'émergence de citoyens du monde soit, la création d'un Etat universel où tous les êtres humains formeraient une même nation avec des droits et devoirs communs, au-dessus des intérêts nationaux. De plus, depuis la fin des années 1980, la place de l'État change radicalement, sous l'effet conjugué de la mondialisation et de la construction européenne. Les États perdent une partie de leur pouvoir. En effet, la mondialisation, surtout dans ses aspects économiques, augmente la contrainte extérieure et diminue le pouvoir d'intervention des États dans l'économie mondiale face aux marchés financiers. [...]
[...] Ainsi, il serait erroné de prédire sa mort du fait que chaque nation reste encore attachée à ses particularités propres comme ce fut le cas durant l'élaboration du Traité Constitutionnel Européen, où l'Allemagne et la Pologne exigeaient l'inscription dans le texte des racines chrétiennes de l'Europe. En résumé, l'Etat repose sur un perpétuel paradoxe à savoir qu'il aide les hommes à se libérer, à vivre en harmonie mais par la même, il est condamné à changer pour et par eux s'il ne veut pas disparaître. [...]
[...] Ainsi, l'Etat est-il condamné face à une internationalisation toujours plus importante ? Certains penseurs avancent que l'Etat-nation est condamné à disparaître néanmoins, un nouveau concept semble apparaître depuis quelques années soit, l'Etat post-moderne. L'État post-moderne est ainsi présenté comme un État fédéral, un État sans nation. Cependant, cette proposition est encore peu suivie par les peuples et les gouvernements, et n'est principalement défendue que par quelques avant-gardistes. Pourtant, des processus de formation de ce qui pourrait devenir des États supranationaux sont en cours comme par exemple, celui de l'Union Européenne qui malgré un certain dysfonctionnement et un manque de légitimité démocratique suit son cours. [...]
[...] Une violence légitime ? L'aspect coercitif de l'Etat ne peut pas être défini comme violence mais doit être appréhendé comme une force de la majorité contre la minorité. L'enjeu de ce constat est de savoir si cette contrainte sur les minorités est justifiée. Tout d'abord, Hobbes défend la thèse selon laquelle, la coercition de l'Etat est justifiée dans le pacte qu'il a scellé avec ses membres. En effet, Hobbes opine que les hommes acceptent la violence de l'Etat dans le but de fuir la violence entre hommes - la guerre de tous contre tous - afin de trouver la paix et la sécurité au sein d'un état civil artificiel. [...]
[...] Ainsi, il suffirait de supprimer le Léviathan pour annuler la supériorité de l'Etat. De ce fait, la violence de l'Etat et donc son pouvoir ne serait donc pas légitimé du fait qu'il réside en grande partie sur l'aspect symbolique. Néanmoins, Hobbes avance que le contrat s'annulerait dès l'instant où un gouvernement cesserait de protéger la population. En vertu de ce fait, l'homme retournerait automatiquement à un état de nature, jusqu'à ce qu'un nouveau contrat soit proposé. De plus, Alain suppose que le pouvoir de l'Etat n'offre aucune échappatoire à ses membres si ce n'est la mort. [...]
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