Machiavel dans cet extrait du chapitre XV du Prince s'interroge sur la façon dont un prince doit se conduire. Il répond à la question : Le Prince doit-il être vertueux ? Sa thèse est sans appel, il ne doit pas suivre la vertu au sens moral. Mais plus largement c'est en fait la question du rapport qu'entretiennent la morale et la politique qui est posée. Autrement dit, la politique doit-elle être morale ?
[...] Machiavel, Le Prince chapitre XV, traduction française de Jean-Vincent Périès Introduction : Problème, thèse, enjeux Machiavel dans cet extrait du chapitre XV du Prince s'interroge sur la façon dont un prince doit se conduire. Il répond à la question : Le Prince doit-il être vertueux ? Sa thèse est sans appel, il ne doit pas suivre la vertu au sens moral. Mais plus largement c'est en fait la question du rapport qu'entretiennent la morale et la politique qui est posée. Autrement dit, la politique doit-elle être morale ? [...]
[...] Ces valeurs alors sont considérées comme secondes par rapport aux valeurs politiques, mais ne sont pas pour autant incompatibles. Les objectifs peuvent être nobles, au sens de vertueux. La politique n'est pas nécessairement immorale (faire régner la terreur n'est pas le moyen le plus efficace de garder le pouvoir), mais elle est amorale, elle se situe ailleurs. Ce que Machiavel nous dit c'est finalement que l'acteur doit juger des vertus et des vices relativement à leurs effets du point de vue de la conquête et du maintien du pouvoir. On peut alors trahir quand cela est utile. [...]
[...] Il cherche une république qui fonctionne Ainsi, à l'encontre de la tradition philosophique, son but n'est pas la réalisation de la nature profonde de l'homme, mais la prospérité de la cité, il emploie à ce titre le terme clef : maintenir Il s'agit d'ériger un état stable. Transition Seulement doit-on renoncer pour autant à tout idéal ? Et faire de la politique une simple lutte du présent pour le pouvoir ? Deuxième partie Il ne s'agit pas à proprement pas de question de moralité ou d'immoralité dans ce texte, mais de questions politiques. La vertu en politique n'est jamais récompensée comme le montre la phrase finale. [...]
[...] Le but du prince n'est pas d'être vertueux, ni de rendre ses sujets vertueux. Mais c'est d'assurer à son pouvoir, et par là, à la société tout entière, une stabilité qui, au passage, permet le déploiement de la vie civile. Mais cela nécessite une valeur fondamentale qui s'apprend Le courage, ou plus précisément ce que l'auteur nomme la virtù cette force d'être sans état d'âme ni remord, tout entier à la poursuite d'un but. César Borgia, pour faire régner l'ordre en Romagne, donna toute puissance à l'un de ses hommes de confiance connu pour être cruel et expéditif. [...]
[...] Il est cependant clair que l'attaque lancée par l'auteur est tournée contre les théoriciens politiques antérieurs, ce qui démontre d'ailleurs qu'il était conscient d'aborder un sujet éminemment polémique. Il semble ainsi s'élever contre la dénonciation philosophique du conseil politique. Or la philosophie politique s'est longtemps conçue comme une recherche du meilleur régime. En posant un ensemble de normes et d'interdits, c'est en fait la morale qui prétend définir des critères absolus du bien et du mal afin d'établir le meilleur gouvernement. [...]
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