À la question, qui est citoyen ? Aristote répondait de façon lumineuse : « Est citoyen quelqu'un qui est capable de gouverner et d'être gouverné » C'est dans cette dialectique que réside le cœur de la démocratie directe athénienne – Aristote n'était pourtant pas, à proprement parler, favorable à la démocratie; nous analyserons ce point au cours de ce travail.
Des révolutionnaires français de 1789 aux utopistes du XXIe siècle, en passant par certains penseurs contemporains, l'expérience démocratique en Grèce Antique au Ve et IVe siècle avant J.-C est généralement victime d'une double dénaturation : déformation à la caricature par certains défenseurs de la démocratie représentative contemporaine, mythification par d'autres qui voudraient reproduire à l'identique l'exemple hellénique. L'héritage grec faisant partie intégrante de notre histoire intellectuelle et les problématiques autour de la démocratie actuelle étant multiples, il semble nécessaire de tenter de saisir à la fois l'essence et les carences de l'expérience grecque pour éclairer celles de nos démocraties modernes.
[...] Jean-François Kervégan, Dictionnaire de philosophie politique, PUF, Paris p Moses Finley, Démocratie antique et démocratie moderne, Ed. Payot & Rivages p Alain Joxe, MAUSS, Malaise dans la démocratie, p.44. Moses Finley, Démocratie antique et démocratie moderne, Ed. Payot & Rivages p Pour H.J. Mackinder, les gens à demi-instruits [ ] sont capables de saisir certaines idées, mais ils n'ont pas acquis l'habitude de les mettre à l'épreuve et de suspendre leur jugement dans l'intervalle Ibid., p.63. Aristote, Politique, 1326b3-7 Moses Finley, Démocratie antique et démocratie moderne, Ed. [...]
[...] Pour analyser la démocratie antique, il faut explorer la nature du demos, le corps des citoyens. Celui-ci exclue les métèques c'est-à-dire les étrangers les femmes, les esclaves et les hommes de moins de vingt ans. Autrement dit, Plus de la moitié de la population d'Athènes était esclave ou métèque sans droits civiques, les femmes et les enfants libres n'étaient pas citoyens[9]. On considère ainsi qu'à peu près des Athéniens formait le corps des citoyens. Pour autant, ce demos ne forme pas une élite à proprement parler puisqu'une importante partie de celui-ci était composée de paysans, de boutiquiers, d'artisans qui étaient des citoyens aux côtés des classes instruites, les classes supérieures. [...]
[...] J.-C, les réformes de Solon homme d'État et législateur grec ouvrent la voie à la démocratie traditionnelle c'est-à-dire un régime hybride entre aristocratie et démocratie. Jean-François Kervégan détaille l'incidence de ces changements : Ces réformes, en aménageant les institutions traditionnelles et en introduisant un conseil de quatre cents membres aux pouvoirs étendus, visaient à définir un régime acceptable à la fois par l'aristocratie, jusqu'alors entièrement maîtresse du destin collectif, et par ce nouvel acteur politique que devenait le peuple alors formé principalement de petits agriculteurs (artisans et ouvriers demeurant exclus de la sphère politique). [...]
[...] L'expérience grecque de démocratie directe, analyse de la démocratie antique I. Nature de la démocratie II. Aristote, Platon, les Grecs et la dÉmocratie III. Comment la dÉMOCRATIE S'EST IMPOSÉE AU ve et IVe siÈCLE AV. J.-C. IV. Nature, rÔle et composition du demos (le corps des citoyens) V. Une démocratie directe à deux niveaux VI. [...]
[...] Payot & Rivages p. 63-64. Moses Finley, Démocratie antique et démocratie moderne, Ed. Payot & Rivages p. 64-65. Thucydide trad. Roussel. Moses Finley, Démocratie antique et démocratie moderne, Ed. [...]
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