existence, encore, idéaux, idéal
Fidel Castro a eu l'occasion de déclarer « sans le pouvoir, les idéaux ne peuvent être réalisés mais avec le pouvoir, ils survivent rarement ». Les idéaux sont donc fragiles et éphémères ce qui permet de douter aujourd'hui de leur existence.
L'idéal ne peut se détacher de l'idéologie, néologisme forgé par Destutt de Tracy, car tous deux caractérisent la représentation d'un modèle parfait et absolu vers lequel il faut tendre. Depuis les Lumières, de nombreux idéaux ont jalonné les pensées. A la raison et au bonheur prônés par les intellectuels du XVIII siècle, succèdent la liberté et l'individualisme de la Révolution de 1789. Ce n'est qu'au XIX siècle que les idéaux prennent un nouveau sens avec le marxisme. La promotion des idéaux a alors pour objectif de convaincre ceux auxquels ils s'adressent à agir d'une certaine manière ou à modifier leurs comportements. Cette nouvelle conception trouvera sa traduction au XX siècle sous les traits du totalitarisme. Aujourd'hui, de ces idéaux il n'est possible que d'en retenir certains qui ont vocation à servir le modèle démocratique. Le totalitarisme est aujourd'hui condamné ce qui laisse présager la fin des affrontements entre les idéologies, voire la fin de celles-ci.
Cependant, les idéaux ont gagné la sphère politique où chacun cherche l'idéal, à savoir le modèle qui permettra de conduire sereinement et efficacement la politique de la nation. Or, on assiste ici à un affrontement constant entre le libéralisme et le socialisme, sans pouvoir opter péremptoirement pour l'un ou pour l'autre. Il ne peut exister un idéal mais des idéaux. Le pluralisme est alors un gage démocratique. Au caractère protéiforme des idées, s'ajoute celui de leur renaissance permanente.
[...] En revanche, d'autres ont triomphé, jusqu'à influencer encore aujourd'hui nos pensées. A. Les idéaux inachevés Les hommes ont toujours cherché le cadre de vie idéal qui permettrait à chacun de s'exprimer, de jouir de ses droits et de participer à la vie commune, tout en respectant certaines valeurs morales et politiques. Dès l'Antiquité, cette incarnation intellectuelle de la vie en commun est pensée par Platon, dans La République, qui forge sa Cité idéale. Cette dernière est d'abord créée de manière intellectuelle avant de se traduire matériellement. [...]
[...] Il ne peut exister un idéal mais des idéaux. Le pluralisme est alors un gage démocratique. Au caractère protéiforme des idées, s'ajoute celui de leur renaissance permanente. Dès lors, le renouvellement permanent des idées est-il le gage de la pérennité des idéaux ou bien le marqueur de la fin des idéaux ? Parce que toute société civile et politique repose sur des fondements idéologiques plus ou moins marqués, la recherche d'idéaux est perpétuelle Mais, la réalité met en avant la fragilité de ces idéaux face à la grande mobilité des croyances et des engagements (II). [...]
[...] Or, une fois imposé comme idéologie dominante, le libéralisme a rapidement montré ses limites, à tel point qu'aujourd'hui, il faut à nouveau penser le renouveau des idéaux. B. Le renouveau des idéaux Tout comme la démocratie, fondée sur l'idée de pouvoirs et de contre- pouvoirs, les idéaux ne peuvent avoir de portée que s'ils sont mis constamment en balance les uns par rapports au autres. En effet, un tel balancement permet de dégager une ligne de conduite, politique, économique et sociale, dont les assises sont plus sûres que celles d'une idéologie unique puisque la diversité des opinions est prise en compte. [...]
[...] L'Utopie n'a pas vocation à se réaliser. Il s'agit, en recourant aux seules idées, d'entraîner des bouleversements dans la réalité. Mais, cette recherche de la vérité pure a connu des traductions pratiques, notamment avec Etienne Cabet qui mît en pratique sa Cité idéale sous les traits de l'Icarie. Durant la seconde moitié du XIX siècle, plusieurs colons s'installent aux Etats-Unis pour mettre en œuvre l'Icarie et ses valeurs que son le travail, vivre, participer selon ses capacités et recevoir selon ses besoins. [...]
[...] La question du bonheur est même devenue hautement politique. La démocratie est désormais ce vers quoi il faut tendre car elle a une capacité à accepter et à traiter l'altérité. Le bonheur passe donc par la fraternité avec autrui. Malgré tout, si la place du collectif est importante, les individus ne peuvent pas vivre uniquement du lien social car l'accès au plaisir peut être entravé par plusieurs obstacles, comme les fluctuations économiques ou encore des difficultés professionnelles. C'est ainsi que le bonheur est un idéal fragile. [...]
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