E. Kant et J.J. Rousseau sont deux philosophes des Lumières, ils précèdent le mouvement d'émancipation libérale qui aboutira au XIXe siècle à la création d'Etats Nations. Leur réflexion politique est centrée sur les obligations politiques au sein d'un Etat, laissant ainsi de côté la question des obligations politiques entre Etats. Ainsi si l'existence d'un Etat suppose le monopole d'une autorité sur une portion de territoire et sur une population donnée, il n'existe pas d'autorité s'exerçant sur les Etats qui soit comparable lors de la création de la science des relations internationales en 1919. Malgré l'absence d'une hiérarchie organisant les rapports entre Etats, les philosophes des Lumières ont observé les relations entre les unités politiques séparées pour en arriver au constat de la situation anarchique qui caractérisait ces rapports. L'« anarchie renvoie à l'absence de quelque chose, en l'occurrence d'une autorité centrale ». Toutefois leur interprétation de l'anarchie est différente, si bien qu'il est possible de rattacher les théoriciens politiques des Lumières aux différentes traditions dans la pensée des relations internationales. En effet D. Battistella affirme « Les théories contemporaines des relations internationales […] trouvent leurs racines dans les classiques de la pensée politique ».
Quelles sont les différentes conceptions de l'anarchie développées par les philosophes des Lumières et comment permettent-elles de comprendre les différents courants de la pensée des théories des relations internationales ?
Chez Rousseau l'anarchie est une donnée perpétuelle et structurante qui s'impose. Tandis que pour Kant l'anarchie n'est qu'une étape historique avant l'« alliance des peuples » qui assure la « paix perpétuelle ».
[...] Linklatter parle d'émancipation de l'espèce humaine grâce aux évolutions de la sphère morale et culturelle. Il introduit la notion de communauté communicationnelle où les techniques en matière d'information et de communication permettent la diffusion des droits et le nivellement des inégalités. On retrouve en effet chez ces deux théoriciens les concepts de progrès homogène et de formation d'une communauté universelle. B La république est une étape vers la paix universelle Kant décrit les différentes étapes qui progressivement permettront de mettre fin à la fin à la situation chaotique qui caractérise les relations entre États Kant propose une idée révolutionnaire, en effet il est convaincu que la république peut induire la paix. [...]
[...] Frédéric Ramel Philosophie des relations internationales, Ed. Presse de Sciences-po Paris. Jean Touchard, Histoire des idées politiques, tome 2 : du XVIIIe à nos jours Ed. PUF Paris. Battistella Théorie des relations internationales, Ed. Sciences-po presse Paris. Dario Battistella Théorie des relations internationales, Ed. Sciences- po presse Paris. [iii] Jean-Jacques Rousseau Jugement sur le Projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre (1756), Ed. Gallimard Paris, in. Frédéric Ramel Philosophie des relations internationales, Ed. [...]
[...] On peut prendre par exemple la Suède et la Norvège dont les relations sont en État de paix. Toutefois, Deutsch élabore sa pensée en période de Guerre froide, il raisonne plus en terme d'équilibre des forces, le lien est plus la peur que la morale. L'idée de règne de la morale connaît un souffle nouveau à la fin de la guerre froide. Le mouvement cosmopolite est un vecteur de cette idée kantienne. En effet le cosmopolitisme est une religion de la libération des entraves et de la distance il suppose sur le voyage des idées C'est un projet notamment porté par l'Organisation des Nations Unies (la charte de San Francisco fait d'ailleurs référence à Kant), qui vise à la construction d'une morale commune par le droit. [...]
[...] Presse de Sciences-po Paris. Toutes les citations du paragraphe sont extraites de cet ouvrage. Jean-Jacques Rousseau Jugement Que l'état de guerre naît de l'état social (1756), Ed. Gallimard Paris, in. Frédéric Ramel Philosophie des relations internationales, Ed. Presse de Sciences-po Paris. Toutes les citations du paragraphe sont extraites de cet ouvrage. Dario Battistella Théorie des relations internationales, Ed. Sciences- po presse Paris. Emmanuel Kant L'idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique, (1784), Ed. Gallimard Paris, in. [...]
[...] Deux notions, développées dans la première partie, sont nécessaires à la compréhension des relations internationales. Rousseau théorise l'état de nature anarchique et consacre la primauté de l'État comme acteur politique international. Il constate dans Jugement sur le Projet de paix perpétuelle de l'abbé de Saint-Pierre l'impossibilité d'imposer une autorité supranationale. A La théorie du contrat social justifie le monopole étatique sur les relations internationales Tout d'abord, Rousseau justifie le regroupement d'individus au sein d'un État, et reconnaît uniquement cet État comme acteur sur la scène internationale. [...]
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