« L'État est le plus froid des monstres froids. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : "Moi l'État, je suis le peuple." » Nietzsche. L'État n'est pas le peuple, c'est une de ses créations afin de se garantir contre lui-même ou contre l'oppression, selon certains ; pour d'autres c'est justement l'oppression.
Mais, dans tous les cas c'est une entité abstraite, une notion difficile à définir : Weber le définit comme « une entreprise politique de caractère institutionnel dont la direction administrative revendique avec succès, dans l'application des règlements, le monopole de la contrainte physique ». L'État moderne de Weber s'affirme à travers ses fonctions régaliennes (police, justice, sécurité extérieure et économie), mais cela a évolué surtout depuis la seconde moitié du XXe siècle. On est passé en effet en très peu de temps d'État fort à des États cherchant la coopération internationale.
[...] Les microsociétés : un exemple d'absence d'État Pierre Clastres (ethnologue français de la seconde moitié du XXe siècle) décrit des sociétés sans État en prenant exemple des sociétés des Indiens d'Amazonie. Il décrit en effet une société absolument pas stratifiée, sans coercition, avec certes, un chef (lui-même dit que ce n'est pas le bon terme), mais qui a 3 fonctions : un faiseur de paix c'est-à-dire qu'il a un rôle de médiateur dans un conflit entre des personnes de sa tribu ; il doit être généreux avec sa tribu, leur donner tout ce qu'ils veulent ; et il doit être un bon orateur. [...]
[...] C'est pour cela qu'en 1906, il est allé en justice pour faire reconnaître le droit aux personnes de faire respecter leurs droits (arrêt Croix-Tivoli). Et par là, il affirme que l'État n'est qu'une émanation de la société, car s'il y a service public, il doit y avoir dirigeants (gouvernants) pour faire respecter les normes que les Hommes en société ont édictées. Mais, ces dirigeants doivent être limités dans leurs pouvoirs ils ne doivent être chargés que de faire respecter la solidarité au sein de la société. [...]
[...] Et pour lui, la monarchie héréditaire est le meilleur régime, car le souverain pour éviter les rebellions doit garantir le meilleur à ses sujets et donc se doit d'être juste et égalitaire : l'intérêt personnel du souverain est le même que l'intérêt public, les richesses, la puissance et l'honneur d'un monarque ne peuvent venir que des richesses, de la force et la réputation de ses sujets, aucun Roi ne peut être riche, glorieux et en sureté si ces sujets sont pauvres ou faibles. En effet pour Hobbes même avec le contrat social, les Hommes demeurent des Hommes et sont avides. Pour Locke, l'État doit être un État libéral dans lequel l'État de nature est conservé, mais avec un droit de sanction si jamais les droits fondamentaux des Hommes sont enfreints. Et dans la société Lockéenne, l'État peut être sanctionné par les Hommes eux-mêmes si leurs droits fondamentaux sont atteints. [...]
[...] Donc, les 4 fonctions régaliennes d'un État sont prises en charge par ces instances. Néanmoins, on ne peut pas tout à fait considérer que la souveraineté de l'État soit remise en cause puisque le pays choisit de respecter les décisions de ces organisations. Surtout pour l'Union européenne qui coordonne dans de plus en plus de domaines (tourisme, culture . ) et qui peut infliger des amendes aux pays ne transposant pas ses directives. L'État aujourd'hui peut être considéré comme un État régulateur qui est là pour transposer les décisions internationales, ses compétences exclusives étant en diminution. [...]
[...] De plus, il est chef tant que la tribu l'accepte en tant que tel. Il est redevable à la tribu de ce titre (d'où le clientélisme) et comme le montre l'histoire de Fousiwe qui a voulu imposer une bataille que la tribu ne voulait pas, la tribu a entièrement le contrôle sur le chef et n'hésite pas à l'abandonner si celui ci outre passe ses compétences (Fousiwe a voulu imposer une bataille à la tribu, elle a refusé, son honneur lui imposait d'y aller, il y est allé avec quelques jeunes guerriers, il est mort criblé de flèches). [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture