Comme l'illustrent bien les grèves ou les réactions de nombre de citoyens lorsque leur arrive la feuille d'impôts ou qu'ils se voient administrer une contravention, l'Etat semble s'opposer à chacun, personnellement. Les conflits entre Etat et société semblent perpétuels. En effet les intérêts propres à chacune de ces deux entités divergent et un antagonisme important règne entre les intérêts particuliers de chaque individu et la quête d'harmonie et de bien collectif revendiqués par l'Etat. L'état, en cherchant le bien-être de la société tout entière, semble même s'opposer à la liberté de chaque individu, en nous imposant des règles, des lois, l'état rend l'individu hétéronome, non libre de ses choix, dès lors ne peut-on pas dire que l'état menace l'individu ?
C'est cet aspect du problème que nous traiterons en premier lieu, nous traiterons de l'état en tant qu'ennemi de l'individu, en tant qu'une menace à sa liberté. Mais en supposant cela, il apparait une contradiction, en effet, si l'état menace l'individu, il faut, pour lui rendre sa liberté, supprimer tout Etat, rétablir son opposé, c'est-à-dire l'anarchie, cependant l'anarchie, l'absence de lois n'est-elle pas non plus et encore plus une menace pour l'individu ?
[...] C'est cet aspect du problème que nous traiterons en premier lieu, nous traiterons de l'état en tant qu'ennemi de l'individu, en tant qu'une menace à sa liberté. Mais en supposant cela, il apparait une contradiction, en effet, si l'état menace l'individu, il faut, pour lui rendre sa liberté, supprimer tout Etat, rétablir son opposé, c'est-à-dire l'anarchie, cependant l'anarchie, l'absence de lois n'est-elle pas non plus et encore plus une menace pour l'individu ? L'individu n'a-t-il pas en réalité besoin d'un certain cadre, de lois, pour qu'il puisse vivre en communauté, en effet, si l'état peut à première vue, s'opposer à la liberté, en réalité, ne la rend- il pas possible à travers la société, on ne peut en effet pas se permettre de tout faire en société sous prétexte que l'on est libre, la société est fondée sur le respect des autres avant tout et dès lors, l'état n'est-il pas cette institution permettant de gérer au mieux cette opposition entre liberté personnelle et respect des autres ? [...]
[...] L'Etat se présente alors comme un étau solide qui lui permet de résister, de prospérer en limitant le combat permanent mené par les désirs excessifs de chacun. Dans les pays démocratiques du moins, l'état est une institution protectrice, qui agit dans le but de l'épanouissement maximal de l'individu en tenant compte de chacun pour permettre la vie en société. [...]
[...] L'obéissance aveugle prévaudrait alors sur la raison. De même les revendications et l'esprit critique de chacun seraient étouffés car seuls les automatismes et les réactions machinales seraient attendus des citoyens en réponse à des demandes bien précises. Le citoyen serait donc réduit à un mineur, rendu irresponsable, incapable d'initiative et d'indépendance, entièrement pris en charge par l'état. On pensera notamment à l'exemple des totalitarismes dans lesquels l'homme n'existe plus en tant qu'individu mais en tant que partie de la société. [...]
[...] Quelqu'un pourrait décider de faire un acte qui compromettrait les choix d'une autre personne, et donc par là lui enlèverait sa liberté, chacun serait libre de commettre un crime, l'état et la justice n'existant plus, nous voyons donc que du fait que l'homme vit en société, l'anarchie n'est pas envisageable, l'absence d'autorité est utopique et n'est pas bonne pour la sécurité de l'individu. Afin de sortir de la menace de l'état, il faudrait donc entrer dans la menace encore plus grande de l'anarchie ? [...]
[...] S'il peut sembler excessif d'appliquer cette idée à tous les Etats, l'exemple des totalitarismes est du moins une preuve irréfutable de la menace de l'Etat. Les excès, les crimes contre l'humanité les conséquences dramatiques pour tous les individus qu'ont entraînés au cours du siècle dernier le stalinisme, le nazisme ou encore le maoïsme, restent profondément ancrés dans les mémoires. L'individu devient dans ces cas là un pion de l'état, perd donc toute liberté et dans ce sens est menacé, certains vont jusqu'à dire que l'état est l'ennemi de l'individu, qu'il enlève littéralement toute liberté à l'individu, ainsi, selon Stirner l'Etat ne poursuit jamais qu'un but : limiter, enchaîner, assujettir l'individu, le subordonner à une généralité quelconque il dépersonnaliserait donc l'individu de telle sorte que sa vie n'a plus d'importance à l'égard d'autrui. [...]
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