L'État en tant que forme d'organisation politique est né en Europe à partir de la fin du Moyen-Âge et à l'issue d'un processus historique que Norbert Elias dans La dynamique de l'Occident, avait qualifié de « monopolisation de la contrainte ». L'État peut ainsi être défini comme une autorité souveraine qui va s'exercer sur l'ensemble d'un peuple et d'un territoire déterminé. Avec le XVIe siècle apparaissent les guerres de religion qui vont déboucher sur un très profond changement en ce qui concerne le conflit en politique. De cette évolution, va naitre le premier grand rôle de l'État moderne qui est celui d'assurer « une réduction des incertitudes ». C'est Hobbes notamment dans son œuvre le Leviathan qui, en théorisant le « contrat social », va affirmer ce rôle de l'État. Pour lui l'État est donc nécessaire, car il garantit la sécurité des individus. Pour Grotius également, l'Etat est nécessaire, car pour lui renoncer à l'Etat serait comme renoncer à sa propre rationalité qui s'incarne dans le droit naturel. Pour Hobbes comme pour Grotius, l'État est donc une entreprise profondément rationnelle, elle est l'œuvre d'un accord entre les hommes pour Hobbes et d'une sociabilité originaire pour Grotius, mais surtout elle marque la sortie de l'homme de son « état animal ».
[...] Hobbes, quant à lui va apporter une réponse différente à l'idée de nécessité de l'État. Hobbes, penseur absolutiste, possède une conception différente de la nature humaine, pour lui l'homme est un loup pour l'homme La vision de Hobbes s'oppose donc à la vision de Grotius, en effet Hobbes ne va pas penser l'État comme un degré supérieur de la sociabilité originaire de l'humanité, la communauté politique et donc l'État est au contraire le résultat d'une rupture avec l'« état de nature dans lequel se trouve l'humanité avant la mise en place de l'État. [...]
[...] L'État doit-il disparaître ? L'État en tant que forme d'organisation politique est né en Europe à partir de la fin du Moyen-Âge et à l'issue d'un processus historique que Norbert Elias dans La dynamique de l'Occident, avait qualifié de monopolisation de la contrainte L'État peut ainsi être défini comme une autorité souveraine qui va s'exercer sur l'ensemble d'un peuple et d'un territoire déterminé. Avec le XVIe siècle apparaissent les guerres de religion qui vont déboucher sur un très profond changement en ce qui concerne le conflit en politique. [...]
[...] Le problème de la guerre, c'est donc bien celui de la coexistence de souverainetés indépendantes et absolues. Toutefois, conclure à la nécessité de la disparition de l'État et donc à l'impossibilité de pacifier les relations interétatiques correspond à un constat pessimiste, car c'est conclure à un statut de l'homme en deçà de celui de l'animal, c'est faire le constat d'un échec : les hommes organisés en société ne sont pas capables d'organiser la paix. Mais c'est surtout poser une irrationalité totale de l'homme, car pourquoi les inclinaisons égoïstes conduiraient-elles les hommes à trouver la paix dans l'État pour qu'ils retrouvent à nouveau la guerre dans les rapports internationaux ? [...]
[...] En effet, il est important de noter que si les rapports interétatiques selon Hobbes se font sur la base de la guerre perpétuelle, il ne s'agit que d'une guerre potentielle. Cet état n'est pas un état de guerre effective, mais bien de disposition à la guerre, en ce sens les hommes ne sont pas irrationnels quand ils contractent pour sortir de l'état de nature puisqu'ils s'assurent de passer d'un état ou la guerre est garantie entre tous à un état ou la guerre n'est que potentielle en raison de la crainte mutuelle, ce qui est nécessairement préférable. [...]
[...] L'État n'est donc pas naturel, il s'agit d'une institution artificielle. Mais malgré sa superficialité, Hobbes va poser sa nécessité. L'état de nature est un état que l'on pourra qualifier de prépolitique. À l'état de nature, la société est guerrière, c'est l'état de guerre de chacun contre chacun qui est dû à l'égalité des hommes entre eux. En fait c'est le fait que l'ensemble des hommes possède la même force physique qui va engendrer la naissance des conflits, car comme j'ai la même force que cette autre personne qui désire la même chose que moi je suis apte à me battre avec lui pour obtenir cette chose et alors il devient mon ennemi. [...]
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