Si la dictature, dont l'origine date de la Rome Antique, désigne aujourd'hui un régime politique autoritaire et illégitime, établi et maintenu grâce à la violence, la notion de totalitarisme, apparu dans l'entre-deux guerre, implique en plus de la dictature, une volonté de transformation profonde de la société et l'avènement d'un homme nouveau.
Plus encore que le fascisme, qui correspond précisément au régime politique de l'Italie mussolinienne de 1922 à 1943, le totalitarisme est un système politique qui impose à la société et aux individus la toute-puissance de l'État et d'une idéologie.
Ce qui caractérise le système totalitaire selon Hanna Arendt, c'est la « domination totale ». Cette domination totale est ce qui permet de distinguer le totalitarisme des dictatures et tyrannies (ce qui n'empêche pas qu'une dictature puisse être totalitaire).
[...] Puisque la notion de totalitarisme est un concept moderne, il a fait l'objet de réflexions variées, d'analyses différentes et de controverses. Il est mal accepté par l'intelligentsia communiste, car l'idéologie communisme était elle-même considérée comme un totalitarisme, ce qui a vexé les communistes. Si l'on prend comme fondement Hannah Arendt, les caractères essentiels des totalitarismes sont : 1. Une idéologie 2. Parti unique au pouvoir à la tête duquel se trouve un chef charismatique 3. Régime de terreur policier 4. Une économie centralisée 5. Le pouvoir a le monopole des moyens de coercition, mais aussi de persuasion. [...]
[...] véritable mystère du chef totalitaire, écrit H. Arendt, réside dans une organisation qui lui permet d'assumer la responsabilité totale de tous les crimes commis par les formations d'élite du mouvement et de revendiquer simultanément la respectabilité honnête et innocente du plus naïf de ses compagnons de route”. Par ailleurs, autre différence entre dictature et totalitarisme, le rôle de la police n'est pas le même dans les deux cas : dans le premier cas, la police pourchasse les opposants, même éventuels, et recourt volontiers à la méthode de la provocation. [...]
[...] En Allemagne, la relation Etat-Parti existe, mais on ne sait pas comment sont prises les décisions. L'une des thèses avancées, c'est celle du chaos institutionnel. III. Le totalitarisme selon Hanna Arendt Ce qui caractérise le système totalitaire selon Hanna Arendt, c'est la “domination totale Cette domination totale est ce qui permet de distinguer le totalitarisme des dictatures et tyrannies (ce qui n'empêche pas qu'une dictature puisse être totalitaire). C'est pourquoi, aussi, le fascisme ne peut être inclus dans le totalitarisme. [...]
[...] Utilisation non plus de la crainte (comme dans le despotisme) mais de la terreur Tous les critères doivent être réunis pour qu'on parle de totalitarisme. Hannah Arendt insiste dans sa définition sur le fait qu'on ne peut pas réemployer les classifications anciennes. La classification des régimes fait par Montesquieu ne rend pas compte des régimes totalitaires. Selon Montesquieu, le mauvais régime était le despotisme. Mais pour Arendt, ça ne suffit pas. Les caractéristiques du despotisme étaient un chef qui gouvernait selon son bon vouloir (nature et principe). [...]
[...] Arendt, ce qui ne fait pas partie de ce système appartient au “monde extérieur” que le totalitarisme entend réduire, annexer, aspirer, pour l'intégrer à son système. Ces éléments idéologiques deviennent, comme l'a dit bien souvent, une “religion séculière” autrement plus contraignante que les religions, qui propose à l'individu une réponse toute prête à n'importe quelle question[3]. Le pouvoir totalitaire se présente comme la seule source de la vérité, l'unique détenteur de la vérité. Vàclav Havel écrit dans Essais Politiques de 1989 : La seule vérité que reconnaît le pouvoir totalitaire, celle dont il a besoin sur le moment, et la seule liberté que reconnaît le pouvoir, c'est celle d'exprimer cette “vérité”. [...]
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