Qu'est-ce que l'État ? - publié le 16/11/2010

Résumé du document

Aujourd'hui le terme « État » est largement utilisé dans les médias et les discours politiques. Mais qu'entend-on par État et comment peut-on expliquer sa formation ?

L'État avec un E majuscule est un terme formé par une kyrielle de notions, c'est pourquoi il est employé de façon abusive et parfois à tort dans les médias, et les individus y voient plusieurs sens : gouvernement, force hiérarchique, nation, territoire français, population patriotique, etcétéra. Il est justement aisé d'employer un terme aussi prodigue dans les allocutions et déclarations des hommes et femmes du monde politique ou intellectuel afin de laisser une libre interprétation de leurs pensées ; c'est pour cela que nous pouvons nous demander ce qu'on entend par « État ». De nombreux philosophes, sociologues et juristes ont cherché à donner une définition de l'Etat, mais elle est complexe, car elle dépend du contexte historique, de l'état de civilisation et de la qualité de ces penseurs.

Extraits

[...] Autorité souveraine et soumission aux lois de l'Etat ont des citoyens ou des sujets respectifs. Pour Hegel également et sa Philosophie du droit, la fonction de l'Etat est de réaliser la conciliation du particulier et de l'universel et de surmonter l'opposition entre l'individu et la collectivité ;les hommes doivent accepter de sacrifier une part de leurs libertés au profit de l'intérêt universel G Burdeau quant à lui dans son Traité de Science politique, explique l'Etat de nature selon Hobbes : l'Etat a pour fondement l'individu, le corps politique est créé par l'homme et par les inclinations de sa nature. [...]

[...] Celui qui bénéficie du transfert des droits consentis par chacun est considéré comme l'organe du corps politique tout entier dans le sens où l'Etat est le représentant du groupe. Le Léviathan[ ]détient tant de puissance et tant de force qu'il peut par la terreur, soumettre les volontés de tous en vue de l'union contre les ennemis ».L'Etat est formé par la soumission entière de la volonté de chaque individu. Cette notion de conflits entre les individus se soumettant à la domination d'un être supérieur chargé de les protéger nous amène à la théorie selon laquelle l'Etat serait intimement lié à la violence. [...]

[...] Il dispose de la force publique (la police, l'armée) pour réprimer les infractions commises sur le territoire. Ce sociologue pousse même à affirmer« l'Etat contemporain revendique le monopole de la violence physique légitime c'est-à-dire qu'il maitrise ce monopole en imposant une force sur tout le territoire qu'il peut déléguer avec parcimonie à des groupements privés. C'est la notion de légitimité qui doit accompagner cette pensée, car un Etat illégitime, rejeté par ses citoyens, ne peut être pérenne qu'à travers la force. [...]

[...] Ces hommes et femmes peuvent être des individus nationaux ou étrangers ; la conception de population (même si elle est différente de celle de nation ou de peuple) est subjective, car en France c'est le principe d'attachement à la nation qui prime pour être inclus dans la population. En effet, le bon fonctionnement d'un Etat est appuyé si les individus partagent les mêmes valeurs fondamentales, ont la conscience d'appartenir à un peuple et nourrissent la volonté de préserver son unité. Mais il est possible aussi que cet ensemble des personnes n'ait aucune caractéristique commune hormis celle d'être soumis à un ordre juridique. [...]

[...] La nature de l'Etat A. Plusieurs explications de sa formation J.-J. Rousseau dans son œuvre Du contrat social pense que les individus à l'état de nature, c'est-à-dire à l'état primitif, peuvent se nuire à eux- mêmes. Ils doivent alors unir leurs forces pour ne former qu'une seule force -plus puissante que toutes ces forces séparées- afin de l'emporter sur la résistance ;car les libertés de chacun sont menacées par celles des autres. Ainsi, le principe fondamental du Contrat social est : Trouver une forme d'association qui défende et protège de toute la force commune la personne et les biens de chaque associé, et par laquelle chacun, s'unissant à tous, n'obéisse pourtant qu'à lui-même, et reste aussi libre qu'auparavant. [...]