La liberté est d'abord définie comme l'absence de contrainte où la condition de celui qui n'est pas esclave. Nous nous sentons libres dès lors que nous ne ressentons pas de contrainte émanant de la nature ou d'un pouvoir quelconque. Plus encore, nous croyons être naturellement libres, et accidentellement privés de liberté. Mais ce sentiment de liberté naturelle pourrait-il être illusoire ?
Dès lors, ne devons-nous pas nous rendre libres en comprenant pourquoi nous ne le sommes pas immédiatement ? Sommes-nous libres naturellement, ou bien devons-nous nous rendre libres ? Dans cette seconde hypothèse, est-ce par la connaissance que nous devons nous rendre libres, ou par l'action concrète ? Ne faudrait-il pas unir la connaissance et l'action pour une libération réelle ?
[...] C'est par la connaissance théorique, mais aussi par l'action collective que nous devons nous rendre libres Pour se libérer des contraintes naturelles, il ne suffit pas d'avoir la connaissance des lois de la nature, il faut encore appliquer cette connaissance à l'action : c'est la technique. En utilisant les forces et les matières naturelles, l'homme peut se rendre indépendant des contraintes climatiques, spatiales, temporelles, etc. ; il peut aussi se libérer de la nécessité de travailler, c'est-à-dire de souffrir aux prises avec la nature. [...]
[...] Par monde réel il entend la société humaine historique, dans ce monde et pas ailleurs. Par moyens réels il entend donc des moyens pratiques et matériels, non pas théoriques et intellectuels Mais cette libération réelle par la praxis peut-elle se passer de connaissance ? Sans doute pas, et Marx en est tout à fait d'accord. Puisque la libération réelle dépend de la technique (industrie, agriculture), elle n'est possible que par la maîtrise de la science de la nature, comme le pensaient déjà Descartes et Spinoza. [...]
[...] n'est possible d'obtenir une libération réelle que dans le monde réel et avec des moyens réels (Marx). Il faut donc articuler à la connaissance des mécanismes de domination l'action collective et organisée pour atteindre une libération réelle dans le monde réel. Toutefois, on peut se demander si l'homme ne porte pas en lui un instinct de domination rendant vaine toute perspective de libération universelle. Peut-il y avoir une société d'hommes réellement libres et égaux, une société sans rapports de domination ? [...]
[...] Tel est la conception de Spinoza dans l'Ethique et la Lettre à Schüller : l'homme n'est pas libre mais peut et doit le devenir par la connaissance, la science Mais la libération ne saurait être envisagée du point de vue du seul esprit. Il faut se rendre libre de penser (en se détachant des opinions), mais aussi d'agir, ce qui suppose des moyens et une puissance matériels. Ne faut-il pas compléter la connaissance de l'intelligible (théôria) par l'action dans le sensible (praxis) pour nous rendre réellement et entièrement libres ? [...]
[...] Est-ce par la connaissance que nous devons nous rendre libres ? La liberté est d'abord définie comme l'absence de contrainte ou la condition de celui qui n'est pas esclave. Nous nous sentons libres dès lors que nous ne ressentons pas de contrainte émanant de la nature ou d'un pouvoir quelconque. Plus encore, nous croyons être naturellement libres, et accidentellement privés de liberté. Mais ce sentiment de liberté naturelle pourrait-il être illusoire ? Dès lors, ne devons-nous pas nous rendre libres en comprenant ce pour quoi nous ne le sommes pas immédiatement ? [...]
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