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L'élection au suffrage universel de Louis-Napoléon Bonaparte, constitue un véritable « coup de théâtre ». Alors que la révolution de 1848 porte aux nues « le printemps des peuples » ; ce même peuple, quand il lui est donné l'occasion d'exercer son suffrage, vote pour Bonaparte dont le coup d'Etat porté trois ans plus tard, lèvera définitivement le doute sur son intérêt pour la démocratie. Le coup de théâtre de 48 ne fera qu'animer une sempiternelle méfiance à l'égard du peuple dont on redoute à tout moment qu'il ne jette son dévolu sur un tyran = Méfiance que révèle la question : « l'esprit démocratique peut-il devenir tyrannique ? »
[...] C'est la dynamique de l'occident dont parle Nobert Elias. Cette critique de Arendt est majeure car elle permet d'entrevoir une porte de sortie. Si la poursuite effrénée de l'égalisation des conditions c'est la société qui la produit et non pas l'esprit démocratique en tant que tel, si la tyrannie résulte d'un état social et non de l'esprit démocratique, cela signifie que l'esprit démocratique peut agir comme « garde-fou » L'esprit démocratique n'en reste pas moins une formidable promesse d'épanouissement des libertés garanti par des mécanismes puissants de protection Une formidable promesse d'épanouissement des libertés Historiquement, l'esprit démocratique a été une aspiration à la liberté La devise nationale : Liberté/égalité/fraternité : la liberté n'est pas oubliée, elle est même à la première place DDHC est révélatrice de la place de la liberté = les droits essentiels de la personne (art = la liberté ; la liberté occupe une place majeure ; l'égalité n'étant vu que comme un moyen au service de la liberté. [...]
[...] L'esprit démocratique va dans le sens de l'histoire ce que rappelle la thèse de Fukuyama Claude Lefort dans son ouvrage « L'invention démocratique » fait état de cette révolution démocratique qui produit la « désincorporation des individus ». « La révolution démocratique moderne, nous la reconnaissons au mieux à cette mutation : point de pouvoir lié à un corps » = le pouvoir est un lieu vide, chaque énoncé est contestable, vous pouvez dire ce que vous pensez Limite à la thèse du multiculturalisme de Charles Taylor Le problème de l'esprit démocratique ce n'est pas tant qu'il puisse devenir tyrannique, c'est la hauteur de son exigence car il faut ne pas être tenté de remplacer le lieu vide qu'est devenu le pouvoir par autre chose, céder à la nostalgie du pouvoir c'est un système qui repose sur l'idée que les individus exercent pleinement, encore faut-il leur en donner les moyens D'où des mécanismes puissants de protection pour se prémunir de la tentation de toute puissance pour assurer que les individus exercent pleinement la liberté qui leur est conférée Des mécanismes puissants de protection Se prémunir contre la toute-puissance: La représentation. [...]
[...] La tyrannie c'est le contraire de la démocratie. Dans la typologie d'Aristote, la démocratie est un régime différent de la tyrannie. Si l'esprit démocratique est liberticide alors il détruirait la démocratie. Ce paradoxe soulève deux interrogations : D'une part, cela jette le doute sur la notion de « peuple » et de sa légitimité. D'autre part cela pose la question du passage de la reconnaissance de l'égalité en droit, à l'égalisation des conditions de fait et l'articulation entre liberté et égalité. [...]
[...] On rappelle que pour Rousseau, liberté de chacun et égalité de tous ne s'oppose car tout un chacun se retrouve dans le « peuple » de citoyens. L'équilibre entre liberté et égalité repose sur la construction de la figure du peuple. Cet équilibre est précaire et n'est pas à l'abri d'une rupture = deuxième partie. Le problème de la légitimité de la souveraineté populaire et la préservation de la liberté Qu'est-ce que le peuple ? Ne cache-t-il pas la domination d'un groupe sur un autre ? Cette inquiétude est ancienne. [...]
[...] C'est l'interrogation posée par Rosanvallon dans son récent ouvrage « La société des égaux ». Et qui montre la question de la dégénérescence de la démocratie est, certes ancienne, mais toujours d'actualité. [...]
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